Les étudiants en médecine algériens protestent contre la crise du secteur

Les étudiants en médecine algériens sont de nouveau descendus dans la rue pour protester contre l'accord conclu entre les représentants des étudiants et le ministre de l'Enseignement supérieur pour répondre aux problèmes et aux demandes soulevés, confirmant l'absence de solutions efficaces pour mettre fin à la crise du secteur qui a poussé de nombreux médecins à quitter le pays.
Les manifestations ont touché les facultés de médecine et les hôpitaux universitaires d'Algérie après que les étudiants ont lancé une grève générale pour protester contre le taux de chômage élevé et les conditions difficiles d'exercice de la profession.
Les organisations étudiantes ne sont pas convaincues par l'accord conclu à l'issue d'une réunion entre le ministre Kamal Badari et les représentants des étudiants, au cours de laquelle un ensemble de mesures a été convenu pour rétablir le calme et la stabilité à l'université.
Dans un communiqué, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé la décision d'augmenter le nombre de places au concours d'entrée aux diplômes privés de médecine à 4 045 - contre 3 045 auparavant - et de fixer au 15 décembre 2024 la dernière date de dépôt du dossier d'accréditation internationale.

Il a également été décidé de suspendre la mise en œuvre de l'article 9 de la résolution 1144, qui précise les conditions d'inscription à la phase de formation des carrières médicales privées. Le ministre s'est également engagé à prendre en compte « les préoccupations soulevées par les représentants des étudiants des facultés des sciences médicales au niveau local », en promettant de former « différents groupes de travail pour répondre aux préoccupations des étudiants ».
Il y a plusieurs mois, le gouvernement algérien a pris des mesures visant à limiter la migration des médecins algériens vers l'étranger, en particulier vers la France, où des centaines de médecins algériens se sont installés à la recherche de meilleures conditions.
Rien qu'en 2022, 1 200 médecins algériens se sont installés en France, ce qui a suscité un vif débat sur la fuite des cerveaux et son impact sur le système de santé national.

Comme l'a expliqué le ministre Kamal Badari au Parlement, les décisions prises par Alger pour faire face à cette situation visent à « préserver les compétences en Algérie et à répondre aux besoins locaux ». Cependant, il n'a pas non plus assuré que les diplômés en médecine trouveraient un emploi dans les établissements de santé algériens.
Selon Al-Arab, le changement de position de l'exécutif sur l'émigration massive des médecins algériens est intervenu alors que les gouvernements précédents la considéraient comme « normale », ce qui a fait de cette question une source de tension sociale, principalement en raison de l'incapacité du gouvernement à fournir les conditions professionnelles et sociales nécessaires au maintien des médecins algériens dans le pays.