La France effectue un exercice militaire en Méditerranée pour envoyer un "message" à la Turquie

Ces derniers mois, la région de la Méditerranée orientale est devenue un foyer de tension non seulement avec les pays européens qui s'y trouvent, comme la Grèce et Chypre, avec lesquels les désaccords sont plus courants, mais aussi avec d'autres qui le sont moins, comme la France. L'ingérence turque dans le conflit libyen, sur lequel une mission européenne veille au respect de l'embargo sur les armes, a donné lieu à plusieurs affrontements entre les marines turque et française. La rhétorique entre le dirigeant turc et le président français s'est depuis lors intensifiée, causant un problème majeur au sein de l'OTAN et, dans une moindre mesure, de l'Union européenne. 

Les tensions entre Ankara et Paris augmentent depuis des mois, alors que leurs intérêts géopolitiques s'affrontent en Libye, en Syrie et en Méditerranée orientale. Pour l'instant, nous devrons attendre de nouvelles déclarations internationales, mais la Turquie et la France ont déjà joué cartes sur table dans le cadre d'une confrontation médiatique et judiciaire internationale. Ils devront désormais s'affronter au sein de l'OTAN, tandis que la France se bat pour que l'Union européenne continue de sanctionner Erdoğan.  

Les relations entre les présidents français et turc, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan, n'ont jamais été bonnes. Leur dynamique politique englobe les insultes, les rivalités dialectiques et les menaces qui tombent souvent dans l'oreille d'un sourd.

Cependant, les tensions entre la Grèce et la Turquie se sont également accrues au cours des dernières années 2020, en raison des intérêts turcs pour accéder à des zones où il y a une accumulation d'hydrocarbures, mais qui se trouvent dans des eaux que la Grèce et Chypre considèrent comme les leurs et que la Turquie conteste. C'est pourquoi la Grèce et la France ont souligné, lors de la dernière réunion de l'OCUE en décembre, la nécessité d'appliquer des sanctions au régime d'Erdogan.

De même, la Turquie est un partenaire important de l'OTAN, non seulement en raison de la taille de ses forces armées, mais aussi de sa position géostratégique. Cependant, les frictions avec ses alliés - la Grèce et la France principalement - ont obligé l'OTAN à enquêter sur les affrontements en Méditerranée, sans que cela n'entraîne, malgré la plainte de la France, de sanction pour la Turquie. Toutefois, l'affrontement a entraîné le départ de navires français de l'opération Sea Guardian en Méditerranée, de sorte que l'attitude de la Turquie a une incidence sur l'OTAN.

Ignorant les avertissements de l'Europe, la Turquie a organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière en Méditerranée orientale, dans des eaux qu'Athènes considère comme sa souveraineté, ce qui a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays. La Grèce a reçu un fort soutien de la France. 

Dans un contexte géopolitique et économique tendu, la ministre des Armées Florence Parly a voulu envoyer un message à la Turquie en envoyant samedi près de 500 soldats français effectuer un "exercice anti-terroriste" au large de la Crète simulant une "prise d'otages sur un navire commercial", avec "des terroristes prenant le contrôle d'un navire et le transformant en base de feu dans l'eau", a déclaré Florence Parly lors d'une audition devant la commission de la Défense du Sénat. "Avec cet exercice, nous envoyons un message : sous notre surveillance française et européenne, ce message est que la Méditerranée ne sera jamais une zone de non-droit", a déclaré Mme. Parly.

"La France est déterminée à participer à la préservation de la sécurité et de la stabilité du bassin méditerranéen aux côtés de ses alliés. En projetant ses moyens d'intervention sur de longues distances et en utilisant son savoir-faire exceptionnel, la France montre qu'elle a les moyens de se défendre avec ses alliés", a-t-elle souligné. 

Par conséquent, nous pouvons voir comment les mauvaises relations entre la Turquie et la France continuent de croître ces dernières années sur l'échiquier géopolitique, où les deux parties ont soutenu des camps opposés en Libye, en Syrie et en Méditerranée orientale. En conséquence, les relations entre les deux parties sont à un niveau très bas, dont elles ne sortiront probablement pas avant de nombreuses années.