La garde présidentielle du Niger se révolte contre le président Mohammed Bazoum

La garde présidentielle a mené un mouvement de rébellion contre la présidence du Niger et a bloqué l'accès au palais présidentiel de Niamey, selon diverses informations. Les agences de presse internationales, dont Reuters, ont rapporté que les soldats de la Garde présidentielle du Niger avaient encerclé le palais présidentiel dans la capitale.
La résidence du président nigérien, Mohammed Bazoum, située au centre de Niamey, a été isolée pour en empêcher l'accès dès le début de la matinée et tous les fonctionnaires ont regagné leur domicile après l'action de la garde présidentielle, comme l'a rapporté l'agence de presse EFE.
On a d'abord parlé d'un coup d'État, mais la situation n'était pas claire, car le président Mohammed Bazoum, qui devait rencontrer les ministres du gouvernement nigérien, se porte en principe bien, selon les dernières informations.

La présidence du Niger elle-même a exhorté la garde présidentielle à "revenir à la raison" et, par le biais du réseau social Twitter, a indiqué que le président Bazoum et sa famille "se portent bien", sans toutefois donner d'informations sur le lieu où se trouve le dirigeant nigérien.
Le communiqué officiel indique que des éléments de la Garde présidentielle ont organisé une action "anti-républicaine" mercredi et les invite à "revenir à la raison" s'ils ne veulent pas être confrontés à l'armée et à la Garde nationale, qui sont prêtes à "attaquer" les personnes impliquées. "L'armée et la garde nationale sont prêtes à affronter les éléments de la garde présidentielle impliqués dans ce mouvement d'agitation, s'ils ne reviennent pas à la raison", indique le communiqué officiel. "Mercredi matin, à l'aube, des éléments de la Garde présidentielle ont tenté, en vain, d'obtenir le soutien de l'armée et de la Garde nationale", a expliqué le communiqué officiel.
Ce blocage du palais présidentiel est intervenu un jour après que le président Bazoum a présidé le Conseil national de sécurité à Niamey. En attendant, la situation au Niger reste instable en raison des bouleversements politiques que connaît depuis longtemps le pays, qui a connu plusieurs soubresauts et coups d'État au cours de son histoire.
Plusieurs coups d'État ont eu lieu depuis l'indépendance de l'ancienne colonie française en 1960. Le premier a eu lieu en avril 1974 contre le président Diori Hamani, et un coup d'État plus récent, en février 2010, a renversé le président Mamadou Tandja. En outre, il y a eu de nombreuses autres tentatives de coup d'État.
Plus récemment, le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien a annoncé l'arrestation de plusieurs personnes à la suite d'une tentative présumée de coup d'État, deux jours avant l'investiture du président Mohammed Bazoum. La victoire électorale de Bazoum, considérée comme une continuation du système politique du président sortant Mahamadou Issoufu, s'est déroulée au milieu de violentes protestations des partisans de Mahaman Ousmane, un ancien président qui a rejeté les résultats de l'élection et s'est proclamé vainqueur de l'élection. Le chef présumé de cette rébellion, Sani Gourouza, capitaine de l'armée de l'air, a été arrêté au Bénin voisin et remis aux autorités nigérianes. Par ailleurs, en avril dernier, Ousmane Cissé, ancien ministre de l'Intérieur du Niger pendant la transition militaire (2010-2011), a été incarcéré pour son implication présumée dans le coup d'État manqué. Selon un officiel nigérien, l'arrestation "était également liée à un dernier coup d'État déjoué en mars 2022, alors que le président Bazoum se trouvait en Turquie", bien que les autorités n'aient pas commenté publiquement cette tentative de coup d'État.
Toujours en janvier 2018, neuf soldats et un civil ont été condamnés par un tribunal militaire nigérien à des peines de prison allant de cinq à quinze ans pour avoir tenté de renverser l'ancien président Mahamadou Issoufou, le prédécesseur de Mohammed Bazoum, en 2015. Parmi les militaires condamnés figure le général Souleymane Salou, ancien chef d'état-major et ancien membre de la junte qui a renversé le président Mamadou Tandja.
#UPDATE Niger President Mohamed Bazoum is being detained by members of the Presidential Guard, who have been given an "ultimatum" by the army, a source close to Bazoum said on Wednesday. pic.twitter.com/SB39kvgDgv
— AFP News Agency (@AFP) July 26, 2023
Des développements récents font état d'une tentative de coup d'État au Niger. En outre, certaines sources ont également signalé la présence de troupes du groupe Wagner, une société militaire russe privée, dans ce pays en proie aux troubles.
Dans le Sahel, région à laquelle appartient le Niger, il existe actuellement de nombreuses organisations extrémistes très violentes qui menacent la sécurité régionale, selon des experts tels que le contre-amiral Milton Sands III, chef du commandement des opérations spéciales américaines pour l'Afrique, qui a souligné dans The Guardian que cette situation est "encore aggravée par la présence du groupe Wagner, qui rend les pays moins stables et moins sûrs". La société militaire Wagner est particulièrement active en Afrique depuis 2021 en raison des forts intérêts de la Russie pour le continent africain afin d'obtenir des alliés militaires et économiques dans une actualité complexe marquée par l'invasion du territoire ukrainien par la Russie et l'isolement international auquel est soumis le pays présidé par Vladimir Poutine en raison de son agression envers l'Ukraine voisine.