La guerre dans le pays se poursuit malgré la propagation du coronavirus

Un haut commandant houthí meurt dans la guerre du Yémen

PHOTO/REUTERS - Des partisans houthis portent des armes lors d'une réunion à Sana'a, au Yémen, le 2 avril 2020

L'ombre du conflit s'est à nouveau abattue sur le Yémen, après que l'accord de paix signé par le gouvernement et les séparatistes yéménites et le cessez-le-feu convenu sur la pandémie de coronavirus soient devenus lettre morte. Cette série d'événements est aggravée par le meurtre d'un commandant supérieur des rebelles yéménites au cours d'une bataille contre les forces gouvernementales dans les zones centrales du pays, comme l'ont rapporté ces dernières heures plusieurs médias locaux.  

Le commandant Mohamed Abdel Karim al-Hamran avait des liens étroits avec le principal leader hutu, Abdul Malek al-Houthi. Al-Hamran est également le successeur de l'ancien commandant des forces spéciales hutues, le général Hassan Al-Kharadi, dit « Abou Shahid », qui est mort il y a plus d'un an dans la province d'Al-Hudaydah, selon les informations dont dispose Arab News. 

Un houthi, hace guardia en la capital yemení, Sanaa,

Cette guerre entre la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite et le gouvernement yéménite contre le mouvement rebelle hutu a forcé plus de quatre millions de personnes à quitter leurs foyers et plus de 24 millions de personnes à avoir un besoin urgent d'aide humanitaire pour survivre. Dans ce contexte, les deux parties belligérantes ont dû faire face à un autre défi, encore plus grand : une crise sanitaire. Face à cette situation, la coalition dirigée par le président Riyad a annoncé un cessez-le-feu unilatéral qui a été violé à plusieurs reprises.

Cependant, la crise politique et sociale prolongée dans laquelle cette nation est plongée a une fois de plus mis en évidence les différences entre le nord et le sud du Yémen. Dans ce scénario, le Conseil de transition du Sud, l'organe politique des séparatistes du sud du Yémen, a déclaré fin avril sa propre autonomie, une action totalement contraire aux dispositions de l'accord de paix signé avec le gouvernement en novembre 2019. Depuis lors, les attaques n'ont cessé de se produire dans le pays, comme en témoigne l'assassinat de l'un des plus célèbres commandants du mouvement rebelle hutu. Le commandant tué faisait partie d'une brigade d'élite formée par le groupe libanais Hezbollah, selon l'Associated Press (AP).

Trabajadores del Consejo de Transición del Sur del Yemen se preparan para drenar las aguas residuales del campamento inundado por las lluvias para los yemeníes desplazados por el conflicto de Taez, Ibb y Hodeidah.

Al-Hamran a été tué au cours de combats entre les parties belligérantes dans les gouvernorats centraux de Marib et Bayd, ont déclaré à l'AP deux responsables de la sécurité yéménite. Lors du dernier de ces combats, au cours duquel Al-Hamran a été tué, plusieurs avions de la coalition dirigée par les Saoudiens ont bombardé des cibles hutues dans plusieurs gouvernorats et ont mis le feu à cinq convois militaires, selon les médias de la région. Suite à cette attaque, des dizaines de personnes ont été tuées et autant de blessées, des deux côtés. Après l'attaque, le porte-parole militaire rebelle Yehia Sarea a accusé ses adversaires de lancer 11 attaques au sol à travers les lignes de front à Marib et Bayda et de déclencher 110 frappes aériennes, y compris sur la capitale Sanaa contrôlée par les rebelles, a rapporté AP.  

Les combats et les affrontements sont redevenus une constante au Yémen après la récente déclaration d'autonomie des séparatistes dans le sud du pays. Plusieurs attaques ont eu lieu dans le pays au cours de la semaine dernière. L'une d'entre elles a eu lieu dans la province méridionale d'Abyan, où une explosion a touché un poste de contrôle militaire, tuant trois soldats et en blessant quatre autres. 

Trabajadores del Consejo de Transición del Sur del Yemen

En plus de la crise humanitaire que le Yémen subit à cause de ce conflit, il y a aussi la propagation de maladies comme le choléra, la méningite, la malaria et maintenant le coronavirus ou la dengue. Jusqu'à présent, les Houthís n'ont rapporté qu'un seul décès causé par le COVID-19 sur leur territoire, bien que la faiblesse des infrastructures sanitaires pourrait entraîner une propagation rapide de cet agent pathogène et amener le pays au bord du gouffre. Et au milieu de cette crise, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit le salaire supplémentaire des milliers de travailleurs de la santé qui travaillent dans le pays, selon The New Humanitarian. Entre-temps, alors que les Houthís n'ont reconnu qu'un seul cas de ce coronavirus, le gouvernement internationalement reconnu a confirmé plusieurs cas de COVID-19, portant le nombre à 25.