Selon diverses sources, le bloc européen sanctionnera à nouveau la République islamique lundi, bien que des doutes subsistent quant à l'inclusion des Gardiens de la révolution dans la liste des organisations terroristes

Iran : de nouvelles sanctions de l'UE sont attendues

L'Union européenne (UE) va décréter lundi de nouvelles sanctions contre la République islamique d'Iran, selon plusieurs sources, dont Reuters et EFE. Les nouvelles mesures contre le pays perse interviendront après que le Parlement européen a encouragé le bloc de l'UE à classer les Gardiens de la révolution islamique iranienne (IRGC) parmi les organisations terroristes. 

Selon ces sources, l'UE va ajouter 37 nouveaux points individuels à ses sanctions contre le pays perse. "Nous adopterons le quatrième paquet de sanctions contre l'Iran lundi et nous pensons que nous devrions déjà commencer à travailler sur le cinquième pour inclure les Gardiens de la révolution en tant qu'organisation terroriste", a déclaré l'une des sources, un diplomate européen, comme le rapporte également Euronews.  

Il s'agit de la quatrième série de sanctions de l'UE à l'encontre de l'Iran depuis que les manifestations populaires contre le gouvernement des ayatollahs ont éclaté en septembre dernier, après la mort de la jeune Mahsa Amini lors de son arrestation par la police des mœurs, accusée de porter incorrectement le foulard islamique. 

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Selon des initiés, lorsque les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront lundi, 37 nouveaux noms seront inscrits sur la liste noire pour violation des droits de l'homme. Ces sanctions empêcheraient un certain nombre de responsables iraniens et de membres des Gardiens de la révolution iranienne de se rendre dans l'UE et gèleraient leurs avoirs en Europe. 

Toutefois, les Gardiens de la révolution (le corps d'élite de l'armée iranienne) ne seraient pas encore sanctionnés.  

Le Parlement européen a fait pression sur l'UE pour qu'elle inscrive les Gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes, mais tout indique que les ministres des affaires étrangères ne donneront pas suite à cette demande lors de leur prochaine réunion, lundi à Bruxelles. Il existe des obstacles "juridiques" à une telle procédure, comme l'ont souligné ces sources. "Si cela se fait, il faut que ce soit juridiquement solide et c'est ce dont on discute en ce moment. Mais il ne sera pas prêt pour lundi", a déclaré un diplomate à l'agence de presse EFE.

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Le Parlement européen a appelé les dirigeants européens à étendre les sanctions individuelles (interdiction de voyager et gel des avoirs) à un certain nombre de responsables iraniens, notamment l'ayatollah Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi, le procureur général Mohammad Jafar Montazeri et tous les membres du parlement iranien, pour avoir encouragé la violente répression des opposants et des manifestants qui a fait environ 500 morts et près de 20 000 détenus. 

Les précédents cycles de sanctions ont consisté à geler les avoirs et à interdire l'accès au territoire de l'UE aux autorités iraniennes concernées.  

En réponse, le parlement iranien a également menacé de désigner les armées des pays européens comme des groupes terroristes si l'UE fait de même avec les Gardiens de la révolution. En fait, l'Iran défend l'institution de l'IRGC comme la plus grande organisation antiterroriste du monde. 

Ce nouveau train de sanctions attendu pourrait devenir très pertinent compte tenu de la reprise des pourparlers entre le régime des ayatollahs et l'UE en vue de maintenir le pacte nucléaire signé à l'époque pour contrôler le programme atomique de l'Iran. Le Plan d'action global conjoint (JCPOA) a été adopté en 2015 et a été mis en place pour surveiller le développement nucléaire de l'Iran et le limiter à des fins civiles uniquement, en échange d'avantages politiques et économiques. Le gouvernement américain de Donald Trump s'est retiré du pacte en 2018, alléguant le non-respect par le pays perse de questions telles que l'enrichissement d'uranium, et a imposé de sévères sanctions économiques, notamment celles liées au commerce du pétrole, principale source de financement du pays asiatique. Ces derniers mois, cependant, les négociations ont repris, notamment entre les pays européens concernés et l'Iran, tandis que les États-Unis, désormais sous le gouvernement de Joe Biden, continuent de maintenir une position sceptique à l'égard des intentions de l'Iran. 

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