La justice française enquête sur la représentante personnelle du général Djebbar Mehenna

Partie d’une plainte banale pour refus de paiement de loyer, l’affaire prend une ampleur insoupçonnée. Elle révèle l’une des pièces maîtresses du patron de la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure algérienne (DGDSE). Une jeune femme âgée de 27 ans, qui se présente en qualité de représentante personnelle du général Djebbar Mehenna en France.
Sans qualification aucune, sans emploi et d’un niveau d’instruction secondaire, elle laisse entendre qu’elle serait sa maîtresse. La jeune femme répond au nom d’Amira Houa. Algérienne de nationalité, originaire de la ville de Djelfa et titulaire d’un titre de séjour d’une validité d’une année, elle se montre pressante et entreprenante envers les cibles que lui désigne le général. Souvent, elle se fait accompagner par Lotfi Nezzar. Ce dernier lui payait ses déplacements par avion et ses hébergements dans de luxueux hôtels.

Financement d’un coup d’Etat contre Tebboune
Au début du mois de janvier de l’année en cours, Amira Houa, par le truchement d’un youtubeur répondant au nom de Saïd Bensdira alias le « rat de Londres », occupe un appartement cossu sis au 45 rue des étudiants Courbevoie, non loin du quartier de la défense à Paris.
Le loyer mensuel est d’un montant de 2500 euros. Elle fait payer le loyer des deux premiers mois et la caution par un jeune homme d’affaires en lui promettant de le faire aider par le général Djebbar pour le règlement de certaines de ses affaires en souffrances en Algérie.
La représentante du général Djebbar se lance dans de nombreuses opérations d’extorsion de fonds auprès de nombreux homme d’affaires. L’argent sert à financer une chaîne de télévision (voir notre article d’hier 29/10) dont le but est de faire chuter le président Tebboune ou du moins lui barrer la route d’un deuxième mandat.
Habitué de l’extorsion de fonds par le chantage et la provocation et réputé escroc de première ligne, « le rat de Londres » profite de l’influence d’Amira Houa pour ramasser de consistantes miettes. Sans scrupules aucune, il amasse une grosse fortune sans avoir travaillé un jour.

Il acquiert deux appartements à Bordj El-Kiffan dans la banlieue-est d’Alger qu’il inscrit au nom de l’un de ses frères et l’une de ses sœurs. Ces biens viennent de faire l’objet de saisie par voie judiciaire dans le cadre de l’affaire de son frère Abdelghani, ex-maire de la commune de Birine dans la wilaya de Djelfa, arrêté au mois de juillet dernier et écroué pour corruption, chantage et abus de pouvoir.
En Espagne, il a acquis un appartement financé par un homme d’affaires victime de chantage. Son compte bancaire ouvert à la BBVA, à Alicante, sous le numéro ES43 0182 … 4895, est régulièrement alimenté par le colonel Souahi ZERGUINE, alias Mouad, le chef de cabinet et tête pensante du général Djebbar.
Le dernier virement de 5000 euros a été effectué le 13 octobre dernier. Ce compte sert à blanchir l’argent extorqué par les services de la DGDSE à l’étranger pour financer leur projet de télévision. Une de leurs victimes s’apprête à saisir la BBVA pour dénoncer auprès de la justice espagnole le blanchiment d’argent.

Pour mieux impressionner leurs victimes, Amira Houa et le rat de Londres se font accompagner tantôt par Lotfi Nezzar, tantôt par un sous-officier de la DGDSE qui répond au nom de Aït-Aftis Mohamed alias Djahid ou Carlos.
Ce sous-officier faisant l’objet d’une surveillance de la part de la police française pour avoir monté une opération d’enlèvement et d’assassinat d’un journaliste opposant, a fini par attirer l’attention sur le rat de Londres et la représentante du général.
Cette surveillance policière a été confirmée le 10 mai dernier lorsque deux individus ont forcé le « rat de Londres » de quitter leur appartement qu’il squattait depuis plusieurs semaines, en moins d’une minute les policiers en civil ont fait irruption sur les lieux.
L’enquête sur l’affaire d’Amira HOUA et de ses compères Lotfi Nezzar et « le rat de Londres » n’est qu’à ses débuts. Un vaste coup de filet est à attendre pour faire tomber tout un réseau de malfaiteurs qui font dans l’torsion de fonds, l’escroquerie et le chantage pour financer les opérations de la DGDSE en Europe.
Le général Djebbar Mehenna, quant à lui, les services du contre-espionnage français ont suffisamment d’éléments pour le faire tomber et l’exploiter comme il se doit au cas où le général Chengriha ne ferait rien pour le neutraliser. Il a tout intérêt à le faire avant qu’il soit à son tour victime du chantage de Djebbar qui a constitué un volumineux dossier sur son fils Chafik.