La Grèce accuse l'Iran de saisir deux pétroliers dans les eaux internationales

Les forces iraniennes ont saisi deux pétroliers grecs dans le golfe Persique, ont rapporté les médias d'État iraniens après que Téhéran a déclaré qu'il prendrait des "mesures punitives" contre Athènes en réponse à la saisie par les États-Unis de pétrole iranien dans un pétrolier retenu au large des côtes grecques.
Selon un communiqué publié par les gardiens de la révolution, la "marine des gardiens de la révolution" aurait saisi "deux pétroliers grecs pour violations dans les eaux du Golfe", sans autre précision sur la nature de ces violations présumées.

Pour sa part, le ministère grec des Affaires étrangères a fait état d'une "saisie violente de deux navires battant pavillon grec" dans le golfe Persique, une action qui a déjà été qualifiée d'"acte de piraterie". Dans la même déclaration, le ministère a conseillé aux citoyens grecs de restreindre tout voyage en Iran.
Le ministère a appelé les autorités iraniennes à libérer immédiatement les deux pétroliers et leurs équipages, et prévient que ces actes auront des "conséquences particulièrement négatives" sur les relations diplomatiques entre l'Iran et la Grèce, en plus de celles avec l'Union européenne.

Selon la déclaration, un hélicoptère iranien aurait atterri sur le Delta Poseidon, qui naviguait alors dans les eaux internationales, à quelque 22 milles nautiques de l'Iran. Ils ont ajouté que "des hommes armés ont fait prisonniers l'équipage" et ont précisé que deux ressortissants grecs se trouveraient parmi l'équipage.
Ils ont déclaré que l'un des navires était le Delta Poseidon, tandis qu'un porte-parole de la société Polembros, basée à Athènes, a indiqué que le second pétrolier était identifié comme le Prudent Warrior, qui appartient à leur société, et qu'ils "coopèrent désormais avec les autorités et font tout leur possible pour gérer la situation efficacement".

Ils indiquent également que sept autres ressortissants grecs se trouveraient à bord du Prudent Warrior, ce qui porte à neuf le nombre de ressortissants européens détenus, sans fournir de précisions sur la nationalité des autres membres de l'équipage.
Ce n'est pas la seule saisie organisée dans le cadre de l'affaire des pétroliers. Le mois dernier, en avril, les autorités grecques ont saisi le navire Pegas, battant pavillon iranien, mais celui-ci a été rapidement relâché. On ignore encore si le pétrolier a été saisi parce qu'il transportait du pétrole iranien, à un moment où il était soumis à des sanctions américaines, ou en raison de ses liens étroits avec la Russie.
Suite à ce développement, l'Iran a rapidement réagi. Selon les médias d'État iraniens, "la République islamique a exprimé sa profonde inquiétude face à la violation continue des lois internationales et des conventions maritimes internationales par le gouvernement américain".
Parallèlement, en 2019, l'Iran a saisi un pétrolier britannique situé près du détroit d'Ormuz pour de prétendues "violations maritimes", deux semaines seulement après que le Royaume-Uni a détenu un autre pétrolier iranien près du détroit de Gibraltar en l'accusant d'expédier du pétrole vers la Syrie, en violation des sanctions que lui aurait imposées l'Union européenne.

La saisie par l'Iran a également coïncidé avec un nouveau train de sanctions américaines contre l'Iran, après que les États-Unis ont accusé les forces Quds des gardiens de la révolution de participer à un réseau de contrebande de pétrole et de blanchiment d'argent soutenu par la Russie.
En outre, cette situation aggrave encore la crise actuelle entre l'Iran et les États-Unis. Il n'est pas nouveau que les relations diplomatiques entre les deux pays ont toujours été conflictuelles et difficiles, mais aujourd'hui, après l'assassinat du colonel des gardiens de la révolution iranienne par Israël, l'Iran a accusé les services de renseignement israéliens et les États-Unis de complicité dans ce crime, qu'ils considèrent comme une "démonstration d'arrogance" au niveau mondial.
Téhéran a également demandé à Washington de cesser de considérer les Gardiens de la révolution comme une organisation terroriste, ce que les États-Unis ont refusé de faire, compliquant ainsi le retour de l'Iran au sein du pacte nucléaire. Pendant ce temps, l'Iran poursuit son programme nucléaire, une situation que de nombreux analystes redoutent car ils voient se rapprocher la possibilité que l'Iran devienne une puissance nucléaire dans la région.