L'impact de deux missiles dans la ville polonaise de Przewodow, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, a secoué le G20 qui se tient à Bali. Le président américain Joe Biden a convoqué une réunion d'urgence avec plusieurs dirigeants mondiaux, dont des représentants du Canada, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de l'Espagne, de l'Italie, de la France, du Royaume-Uni et du Japon.
NEW: Video shows the immediate aftermath of the missile impact in Poland, killing 2 people #NATO #poland #Russia pic.twitter.com/rw7o7Rkd0e
— Ismail Rojbayani (@ismailrojbayani) November 15, 2022
Le dirigeant américain a déclaré qu'il était "peu probable" que les missiles aient été lancés depuis la Russie, bien qu'une enquête soit toujours en cours. "Nous allons découvrir ce qui s'est passé exactement", a déclaré Biden en Indonésie, selon l'agence AP. Varsovie, pour sa part, a indiqué que les missiles - qui ont causé la mort de deux personnes - sont de fabrication russe, et a donc convoqué l'ambassadeur russe et relevé le niveau d'alerte militaire. Toutefois, comme le rappelle CNN, les forces russes et ukrainiennes ont toutes deux utilisé des "munitions de fabrication russe" pendant le conflit. Kiev a également utilisé des missiles de fabrication russe dans le cadre de son système de défense aérienne.
Ukrainian S-300 air defense battery intercepting Russian aerial targets.#Russia #Ukraine pic.twitter.com/qPJjQWGpeR
— BlueSauron?️ (@Blue_Sauron) November 15, 2022
À l'issue d'une réunion d'urgence, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a annoncé un renforcement de la formation militaire, "en mettant l'accent sur la surveillance de l'espace aérien". Le président Andrzej Duda a eu une conversation téléphonique avec Biden et son homologue ukrainien, Volodimir Zelensky. Après des enquêtes approfondies, Duda a déclaré que l'incident était "probablement un accident malheureux". "Rien n'indique qu'il s'agissait d'une attaque intentionnelle contre la Pologne. Il s'agissait très probablement d'une roquette S-300 de fabrication russe", a écrit la présidence polonaise sur Twitter. Duda a également souligné qu'à ce stade, il n'existe aucune preuve que le missile "a été tiré par la partie russe". "De nombreux éléments indiquent qu'il s'agissait d'un missile de défense aérienne qui est malheureusement tombé sur le territoire polonais", a-t-il ajouté.
Prezydent @AndrzejDuda: Nic nie wskazuje na to, że był to intencjonalny atak na Polskę. Najprawdopodobniej była to rakieta produkcji rosyjskiej typu S-300. Nie mamy w tej chwili dowód na to, że była to rakieta wystrzelona przez stronę rosyjską. [1/2]
— Kancelaria Prezydenta (@prezydentpl) November 16, 2022
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Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a également exclu que la Russie prépare une attaque contre l'OTAN. "Rien n'indique que cela soit le résultat d'une attaque délibérée", a déclaré Stoltenberg lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Le secrétaire général de l'OTAN a toutefois souligné que "ce n'est pas la faute de l'Ukraine" et que la "responsabilité ultime incombe à la Russie".
NATO Secretary General Jens Stoltenberg says an investigation into a missile incident in Poland is "ongoing", but there's "no indication that this was the result of a deliberate attack".https://t.co/ZlmcjFdTYz
— Sky News (@SkyNews) November 16, 2022
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C'est la première fois qu'un pays membre de l'OTAN est victime d'un tel incident, près de neuf mois après le début de la guerre en Ukraine. Attaquer un membre de l'OTAN est l'une des principales lignes rouges que l'OTAN a présentées à Moscou. Toutefois, la Russie nie que ses missiles aient atteint le territoire polonais. Le ministère de la Défense a rejeté les accusations d'implication de la Russie dans l'incident, les qualifiant de "provocation délibérée". Le ministère dirigé par Sergei Shoigu a également accusé l'OTAN d'avoir fait " monter la tension ". L'ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, s'est exprimé dans le même sens sur Twitter, avertissant que "l'Occident se rapproche d'une guerre mondiale".
Footage from the Ukrainian MOD showing a recent engagement of a Russian cruise missile by an S-300. pic.twitter.com/mG3jOUASZF
— OSINTtechnical (@Osinttechnical) November 15, 2022
Cet incident fait suite à plusieurs attaques russes contre certaines parties de l'Ukraine, quelques jours seulement après que les forces ukrainiennes ont repris Kherson, la première ville à tomber aux mains des Russes au début de l'invasion. La récente offensive russe brutale contre l'Ukraine a considérablement affecté le système énergétique du pays, provoquant des coupures de courant dans plusieurs régions. "La Russie a lancé au moins 85 missiles, la plupart visant les installations électriques du pays", a dénoncé Zelensky. Le président ukrainien a également indiqué que le nombre de citoyens privés d'électricité est passé de deux millions à dix millions après les dernières attaques.
85 cruise missiles in the last few hours have been targeted in Ukraine. Explosions in 16 regions. Massive energy cut off throughout the country and even in Moldova due to damages of the energy infrastructure. Russians just can't stand humiliation of Kherson counteroffensive. pic.twitter.com/EaZkAceEKI
— Mykhailo Fedorov (@FedorovMykhailo) November 15, 2022
En ce qui concerne la frappe de missiles contre la Pologne, le dirigeant ukrainien a décrit l'événement comme "une attaque contre la sécurité collective" qui constitue "une escalade vraiment significative". Le ministre des Affaires étrangères, Dmitro Kuleba, a accusé la Russie de promouvoir "une théorie du complot" selon laquelle le missile proviendrait de la défense aérienne ukrainienne. "Personne ne devrait croire la propagande russe ou amplifier ses messages", a-t-il écrit sur Twitter.
Kyiv, as well as other Ukrainian regions, experience daily long-term power outages.
— The Kyiv Independent (@KyivIndependent) November 7, 2022
The outages became regular after Russia increased its attacks on Ukraine’s energy infrastructure. According to President Zelensky, Russia damaged about 40% of Ukraine’s energy infrastructure. pic.twitter.com/RzL3yMey3v
Dans un contexte d'escalade de la tension, la Chine a de nouveau appelé les parties au "calme" et à la "retenue". "Dans les circonstances actuelles, il faut faire preuve de retenue pour éviter une escalade de la situation", a insisté la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. Le président Xi Jinping a une nouvelle fois réaffirmé la position de Pékin sur le conflit, exhortant les parties à engager le dialogue et les négociations pour le résoudre "pacifiquement".
