L'Algérie associe le Front Polisario à ses exercices militaires

Le régime algérien a mené des exercices militaires avec le Front Polisario sous le nom de "Paix en Afrique du nord 2" dans le but de saper les relations avec le Maroc, l'Égypte, la Libye et la Mauritanie. Les médias égyptiens et libyens ont passé sous silence le soi-disant "exercice du Centre de commandement des capacités nord-africaines", tandis que les médias algériens ont informé le ministère de la Défense que l'entraînement était "important pour les capacités nord-africaines".
La propagande diffusée par les médias algériens, note Al-Arab, a tenté de présenter ces exercices de routine comme s'ils n'étaient importants qu'en tant que manœuvre politique pour influencer l'opinion publique contre l'implication des fronts séparatistes en Égypte, en Libye et en Mauritanie. La Tunisie, en revanche, ne l'a pas fait. Alger présente la participation du Polisario à des exercices militaires comme une tentative de camoufler le fait que le Front est un mouvement qui se livre à des activités qualifiées de terroristes.

L'Algérie a envoyé à plusieurs reprises des ambassadeurs du Front pour influencer les décisions de Nouakchott, depuis que l'investiture de l'actuel président Mohammed Ould Ghazouani, à la suite de l'incident du passage de Gerguerat, a complètement changé la façon dont les dossiers sont examinés. En septembre dernier, il a déclaré que la position traditionnelle de son pays sur les données du Sahara était la "neutralité", mais après sa prise de fonction en 2019, il a décidé de la changer en "neutralité positive", comme il l'a confirmé dans une interview avec Le Figaro.
Le journal a également annoncé son soutien à la résolution du Conseil de sécurité alors que le pays participait à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Un communiqué du ministère algérien de la défense a souligné les limites de cette conférence militaire, puisque seules l'Égypte et la Libye sont symboliques, indiquant que la présence du Polisario est sous l'égide de l'organisation de l'Union africaine. "C'est un obstacle à tout lien unissant l'Afrique aux grandes puissances internationales", souligne-t-il.

Mohammed al-Tayyar, expert en sécurité et études stratégiques, a ajouté dans Al-Arab : "La République sahraouie sans toutes les composantes d'un Etat n'a pas sa place aux Nations Unies et n'est pas reconnue dans toutes les organisations internationales et régionales à l'exception de l'Union africaine". "Nous connaissions les dangers d'inclure le Polisario dans l'Union, ce qui explique pourquoi Alger tente d'influencer la plupart des pays à la recherche d'une formule pour éliminer la république virtuelle du continent. Le régime algérien fait de son mieux pour dissimuler l'implication du "mouvement séparatiste" dans des activités qu'il qualifie de terroristes.
Cheikh Tidian Gadio, directeur de l'Institut africain d'études stratégiques et ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, a analysé ce que le continent africain doit faire lors de la convention de Dakar : "Réfléchir à la question du Sahara marocain et promouvoir des solutions novatrices". "Pour surmonter les difficultés futures, nous devons surmonter ce problème, en commençant par le retrait des membres. Je sais que cette organisation existe encore grâce au soutien de plusieurs pays, et d'un pays en particulier", a-t-il déclaré en faisant référence à l'Algérie.

Il s'est également inquiété des liens du Front Polisario avec le mouvement Hezbollah libanais, le Hamas, les groupes armés iraniens et le groupe paramilitaire russe Wagner, et de la grande difficulté de l'armée algérienne à assurer la sécurité nationale. Pour Tidian Gadio, cette dynamique complexe pourrait avoir des conséquences négatives pour l'Algérie, comme l'isolement international.