Aucun haut responsable algérien n'a participé à l'université d'été du Polisario à Boumerdès

L'Algérie envoie un signe d'apaisement au Maroc après le coup d'Etat au Niger

Président algérien Abdelmadjid Tebboune

Le coup d'État au Niger et ses conséquences éventuelles ont eu des répercussions dans toute la région et dans les pays voisins. Alors que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) prépare une nouvelle session extraordinaire pour faire face à la situation dans le pays, les États limitrophes du Niger craignent que l'instabilité ne se propage sur leur propre territoire.  

C'est pourquoi l'Algérie, qui partage une frontière de près de 1 000 kilomètres avec le Niger, est particulièrement "préoccupée" par le soulèvement militaire dans le pays sahélien et par ses éventuelles répercussions régionales. C'est pourquoi aucun haut fonctionnaire algérien n'a assisté à l'université d'été que les dirigeants du Front Polisario organisent à Boumerdès. "Les Algériens ont dû annuler, à la dernière minute, la présence de hauts responsables à cet événement", a déclaré une source sahraouie au média Yabiladi, qui a également affirmé qu'Alger tentait d'envoyer un signal d'"apaisement" au Maroc après le coup d'État au Niger

PHOTO/ARCHIVO - Paso fronterizo entre Argelia y Marruecos
PHOTO/FILE - Passage frontalier entre l'Algérie et le Maroc

En 2009, le Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui a inauguré à Boumerdès ce centre d'enseignement estival destiné aux dirigeants du Polisario. Chaque année, cette rencontre est marquée par une forte présence de hauts responsables algériens. Cependant, cette édition - qui se poursuit jusqu'au 14 août - n'a pas inclus de représentants du pouvoir central d'Alger lors de la séance d'ouverture.

En 2019, l'Algérie a envoyé le président de la chambre basse du Parlement, l'islamiste Slimane Chenine, pour représenter Alger à la réunion. L'année précédente, en 2018, c'était l'ancien secrétaire général du FLN (Front de libération nationale), Djamel Ould-Abbès, alors que cette édition a été marquée par des divisions au sommet de l'État, entre partisans et opposants au projet de cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, comme le rappelle Yabiladi. De même, les années précédentes, des ministres algériens et des chefs de partis politiques ont participé à l'événement

REUTERS/ZOHRA BENSEMR - Campamento de refugiados en Tinduf, al sur de Argelia
REUTERS/ZOHRA BENSEMR - Camp de réfugiés à Tindouf, dans le sud de l'Algérie

La décision de ne pas envoyer de hauts fonctionnaires à l'événement fait suite aux récentes déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune aux médias locaux, dans lesquelles il a assuré que "l'Algérie ne recourra jamais à la force contre ses voisins, quelles que soient les conditions"

Mohamed VI appelle à nouveau au rapprochement avec l'Algérie  

Le Maroc a également tendu la main à l'Algérie à plusieurs reprises, bien qu'il n'entretienne pas de relations diplomatiques avec elle depuis que cette dernière les a suspendues en août 2021. Lors du récent discours du roi Mohammed VI à l'occasion de la Fête du Trône, le monarque marocain a proposé un dialogue sincère et cordial pour surmonter les différends, exprimant son souhait pour "le retour à la normalité et la réouverture des frontières entre deux pays voisins et deux peuples frères".  

Comme chaque année, Mohammed VI a appelé à un rapprochement avec l'Algérie, malgré les tensions entre les deux pays. Il a également voulu adresser un message de paix à son voisin, assurant que ni l'Algérie, ni ses dirigeants, ni son peuple "n'auront jamais à craindre la méchanceté du Maroc". "Nous leur confirmons également toute la valeur que nous attachons aux liens d'affection et d'amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples", a ajouté le monarque.