L'Algérie figure sur la liste de surveillance spéciale des États-Unis

Un rapport publié par la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) sur la situation en Algérie a mis en évidence la répression religieuse systématique dont sont victimes les adeptes des religions minoritaires dans le pays. Pour cette raison, l'organe chargé de rédiger le communiqué a demandé au gouvernement américain d'ajouter l'Algérie à la "Special Wacth List". Cette liste comprend tous les pays qui tolèrent, d'une manière ou d'une autre, des activités qui violent la liberté de religion et de culte, ainsi que le droit de leurs citoyens à pratiquer des rites religieux.
Le rapport a ainsi rendu public le traitement violent et coercitif des minorités religieuses par les autorités algériennes. Ces autorités ont mis en place des mesures de surveillance à l'encontre de certains groupes de personnes en raison de leur identité religieuse, ce qui fait partie du comportement répressif structurel du régime maghrébin. À cela s'ajoutent les condamnations de plus en plus fréquentes pour blasphème et prosélytisme, qui visent le plus souvent les chrétiens, les juifs, les musulmans ahmadis et les libres penseurs.

La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale se présente comme un organe gouvernemental de l'administration fédérale américaine qui surveille et analyse les cas de violations des libertés religieuses commises à l'étranger et formule en conséquence des recommandations à l'administration de Washington.
Ces dernières années, l'Algérie - traditionnellement sunnite - a fait preuve d'une hostilité croissante à l'égard de ces confessions minoritaires. D'une part, les fidèles chrétiens, qui représentent moins de 2% de la population algérienne et dont la branche majoritaire est le protestantisme évangélique, ont subi d'importantes rafles et vu des dizaines d'églises et de lieux de culte, dont les deux plus grandes églises protestantes du pays, fermées de force.
En revanche, la branche réformiste musulmane ahmadie, qui compte environ 2 000 croyants en Algérie, est poussée à la clandestinité depuis 2016, car elle est en pratique poursuivie pour s'être réunie sans autorisation. En effet, ce sont les adeptes des courants de l'islam qui ne se conforment pas au sunnisme de Maliki qui sont les plus discriminés par le gouvernement, qui a souvent fait valoir que ces groupes chiites et ahmadis ne sont pas musulmans.

L'inscription de l'Algérie sur la liste des pays sous surveillance spéciale par le comité de l'USCIRF vise à faire pression sur le gouvernement nord-africain pour qu'il entreprenne les réformes nécessaires des lois restreignant la liberté de religion, et mette ainsi fin à sa violation du droit international. Cette persécution et cette violation des droits constituent, en fait, une violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l'Assemblée générale des Nations unies en 1966, auquel la République algérienne a adhéré par la suite en 1989.
L'Etat algérien est ainsi considéré, avec ses homologues d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan, d'Egypte, d'Indonésie, d'Irak, du Kazakhstan, de Malaisie, de Turquie et d'Ouzbékistan, comme l'un des pays "recommandés par l'USCIRF pour la SWL" (Special Watch List), selon le communiqué de presse de la commission. La situation diplomatique de l'Algérie continue de se détériorer, car elle a dû faire face à des conflits tels que la crise du gaz avec Rabat et les tensions avec le gouvernement français au cours des derniers mois.