Au cours des dernières heures, l'armée israélienne a éliminé le commandant du bataillon nord de Khan Younis, Taysir Mubasher. Des opérations ont également été menées dans la nuit contre des tunnels, des centres de commandement, des dépôts d'armes et des lanceurs de missiles

L'Arabie saoudite demande l'arrêt de l'escalade à Gaza alors qu'Israël intensifie ses attaques contre les dirigeants du Hamas

PHOTO/AFP/SPA - El príncipe heredero saudí Mohamed bin Salman
PHOTO/AFP/SPA - Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman

La communauté internationale intensifie ses efforts pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas, qui a coûté la vie à des milliers de civils des deux côtés et menace de s'étendre à toute la région. Après les visites de dirigeants occidentaux tels que Joe Biden, Rishi Sunak et Emmanuel Macron, et le sommet de la paix du Caire - qui s'est achevé sans aucun accord en raison de divergences -, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a appelé à l'arrêt des violences.

Lors d'un appel avec le président américain, Bin Salman a souligné la nécessité de trouver des solutions pour mettre fin aux attaques contre les civils et les infrastructures, ainsi que des mesures pour prévenir les déplacements forcés, selon l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Il a également insisté sur la nécessité de la paix et de la stabilité, d'arrêter l'escalade et de ne pas permettre qu'elle s'étende d'une manière qui affecte la sécurité de la région. À cet égard, il a insisté sur la nécessité de respecter le droit humanitaire international, appelant à la levée du siège de Gaza, à la préservation des services de base et à l'autorisation de l'entrée de l'aide humanitaire et médicale.

Le prince héritier saoudien a également expliqué l'importance de rétablir "le chemin de la paix" pour que le peuple palestinien obtienne "ses droits légitimes et parvienne à une paix juste et globale". Pour sa part, M. Biden a remercié le dirigeant saoudien pour les efforts qu'il a déployés afin de désamorcer et d'empêcher l'escalade dans la région.

Au cours de la conversation, ils ont évoqué l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza et les efforts en cours pour mettre fin au conflit qui a débuté après une attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre. Cette incursion terrestre, maritime et aérienne a fait plus de 1 400 morts en Israël, ainsi que des milliers de blessés et de personnes déplacées à l'intérieur du pays. Cette invasion a également poussé Jérusalem à entrer en guerre contre le groupe terroriste afin de l'éliminer complètement et de libérer plus de 200 otages détenus à Gaza. 

Depuis ce jour, l'armée israélienne a bombardé des cibles du Hamas à Gaza, réussissant à éliminer plusieurs dirigeants du Hamas, mais tuant également des civils, que le Hamas utilise comme boucliers humains. Selon le ministère de la santé de l'enclave palestinienne, contrôlée par l'organisation islamiste, les bombardements israéliens ont fait 5 000 morts.

Au cours des dernières heures, l'armée israélienne a éliminé le commandant du Hamas du bataillon nord de Jan Younis, Taysir Mubasher, lors d'une attaque aérienne, selon un communiqué conjoint avec le service de renseignement Shin Bet. Comme le rappelle EFE, Mubasher est le neuvième officier supérieur des Brigades al-Qasam, la branche armée du Hamas, à être tué dans des attaques israéliennes depuis le début du conflit le 7 octobre. 

Des opérations nocturnes ont également été menées contre des tunnels du Hamas, des centres de commandement, des entrepôts d'armes et des lanceurs d'obus de mortier et de missiles antichars. Rien qu'au cours des deux dernières semaines, le groupe terroriste a tiré 7 000 missiles sur Israël, selon l'armée. Hier, le Hamas a lancé la plus importante attaque à la roquette sur le centre et le sud d'Israël depuis le 7 octobre, touchant des villes comme Tel Aviv et Ashdod.

En Cisjordanie, les tensions augmentent à mesure que le conflit s'intensifie. Depuis le 7 octobre, l'armée israélienne a mené plusieurs raids antiterroristes dans des villes telles que Jénine, afin d'empêcher les factions armées de la région de mener une attaque similaire à celle du Hamas. Selon les autorités palestiniennes, plus de 1 400 personnes ont été arrêtées et plus de 90 ont été tuées en Cisjordanie au cours des deux dernières semaines. 

L'Iran mobilise ses groupes mandataires au Moyen-Orient 

Outre la situation à Gaza et en Cisjordanie, le Hezbollah, groupe chiite libanais soutenu par la République islamique d'Iran, lance des attaques sur le territoire israélien, ce qui entraîne une réponse vigoureuse des forces de défense israéliennes (FDI) et l'évacuation de milliers de personnes du nord d'Israël. Récemment, les dirigeants du Hezbollah, du Hamas et du Jihad islamique palestinien se sont réunis à Beyrouth pour décider des prochaines étapes de la guerre, ainsi que d'autres groupes soutenus par l'Iran.   

Téhéran a également mobilisé ses milices en Syrie et au Yémen contre Israël. Ces dernières heures, des missiles ont de nouveau été lancés depuis la Syrie vers le territoire israélien, ce qui a incité Tsahal à attaquer des infrastructures appartenant à l'armée syrienne, notamment des lanceurs de mortiers.

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par le régime iranien, ont également lancé plusieurs missiles sur Israël la semaine dernière, mais ils ont été interceptés. À cet égard, le Wall Street Journal a révélé que l'Arabie saoudite, qui n'a pas de relations avec Israël, a intercepté l'un des missiles qui se dirigeait vers le pays hébreu. Les États-Unis ont abattu les autres missiles depuis leur navire de guerre USS Carney. 

Ces derniers mois, les États-Unis ont œuvré en faveur d'un accord de paix entre Israël et l'Arabie saoudite, qui transformerait le Moyen-Orient et établirait un bloc contre l'Iran. Cependant, l'attaque brutale du Hamas et la guerre qui s'en est suivie ont contrecarré ces plans qui pourraient apporter stabilité et calme à la région, et favoriser l'intégration régionale d'Israël.

De hauts fonctionnaires américains, tels qu'Antony Blinken, ont indiqué qu'une éventuelle normalisation était le motif de l'attaque. Par ailleurs, comme le rapporte MEMRI, de hauts responsables iraniens et des dirigeants de groupes de résistance palestiniens associent ce raid brutal à une tentative de contrecarrer la normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël.   

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra