La Slovaquie et la République tchèque s'associeront au leader populiste hongrois Viktor Orbán pour contourner l'interdiction du pétrole russe proposée par la Commission européenne

L'UE cherche un accord politique pour opposer son veto au pétrole russe, avec une exception pour Orbán

AP/ZSOLT SZIGETVARY - Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán prononçant son discours annuel sur l'état de la nation, le 17 février 2022

Les dirigeants de l'Union européenne tenteront lundi de parvenir à un accord "politique" pour sanctionner le pétrole en provenance de Russie entrant dans l'Union, mais en prévoyant une exception pour le brut reçu par la Hongrie dirigée par Viktor Orbán, la Slovaquie et la République tchèque. 

C'est l'un des objectifs du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, selon des sources européennes, qui précisent que l'embargo sur le pétrole brut arrivant par la mer impliquerait d'opposer son veto à "plus des deux tiers" du total et représente un "succès important" pour le club européen, après des semaines de négociations pour surmonter les réticences de Budapest, principalement, mais aussi de la Slovaquie et de la République tchèque. 

En fait, le pacte politique que les dirigeants tenteront de conclure lors du sommet comprendrait une série d'"exceptions temporaires" visant à "garantir la sécurité de l'approvisionnement" des États membres qui dépendent des importations de pétrole par oléoduc. 

Les discussions entre les États membres se sont poursuivies pendant le week-end dans la capitale européenne avec des réunions au niveau des ambassadeurs des États membres, qui se sont également rencontrés lundi quelques heures avant que les dirigeants ne commencent à arriver à Bruxelles. 

Ces contacts préalables ont permis à l'accord d'arriver à la table des dirigeants "assez stabilisé" et avec une "unité claire" entre les capitales du club, selon des sources européennes, qui estiment même que "tout est plus ou moins réglé" et que le pacte complet, avec tous les détails, arrivera "cette semaine". 

La proposition consiste à distinguer une interdiction en deux étapes. La première serait une interdiction totale des importations de pétrole par voie maritime qui entrerait en vigueur dès la fin de cette année et couvrirait plus des deux tiers du pétrole brut russe. 

Il contiendrait une exception pour le pétrole arrivant par l'oléoduc Druhba, le plus long pipeline du monde transportant du brut vers l'Ukraine, le Belarus, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, l'Autriche et l'Allemagne, qui serait laissée ouverte pour une deuxième phase. 

Un accord sur l'embargo pétrolier russe débloquerait le sixième train de sanctions de l'UE contre Moscou en raison de la guerre en Ukraine, qui comprend également la déconnexion de la plus grande banque russe, Sberbank, du système de messagerie Swift. 

Il élargit également la liste des personnes sanctionnées en y ajoutant le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, et le colonel Azatbet Omurbekov, connu sous le nom de "boucher de Buca", entre autres.