L'UE et le Royaume-Uni parviennent à un accord sur l'Irlande du Nord

L'Union européenne et le Royaume-Uni sont parvenus à un accord sur le protocole controversé relatif à l'Irlande du Nord, ont indiqué des sources gouvernementales britanniques. Ce pacte est le point culminant des négociations entre le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui ont eu lieu lundi dans la ville de Windsor, à l'est de Londres, selon une source officielle de l'exécutif britannique auprès des médias britanniques. 

"Je suis heureux d'annoncer que nous avons fait une percée. Nous avons changé le protocole et nous annonçons maintenant l'accord-cadre de Windsor", a déclaré le Premier ministre britannique lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission. Von der Leyen a déclaré que la feuille de route convenue "nous permet d'ouvrir un nouveau chapitre de notre partenariat et d'apporter des solutions qui répondent aux préoccupations de l'Irlande du Nord". L'accord est l'aboutissement d'années de négociations et devrait ouvrir la voie à la future relation post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni. 

Von der Leyen sera reçue au château de Windsor voisin par le roi Charles III, a annoncé le palais de Buckingham. Ce projet a suscité l'indignation des députés britanniques favorables au Brexit dur, qui considèrent que la monarchie est entraînée dans l'arène politique. L'ancien ministre et actuel député conservateur Jacob Rees-Mogg, partisan d'un Brexit sans liens avec Bruxelles, a déclaré à GB News qu'"il n'est pas raisonnable d'un point de vue constitutionnel d'impliquer le roi dans une question de controverse politique".

Après avoir informé son cabinet sur les termes de l'accord, Sunak se présentera devant la Chambre des communes pour donner des détails et répondre aux questions des députés. Le Premier ministre a déclaré aujourd'hui qu'il soumettrait l'accord au vote du Parlement. 

Après avoir clôturé les négociations avec Von der Leyen, le Premier ministre doit relever le défi de convaincre l'aile pro-Brexit de son parti et le Parti unioniste démocratique (DUP), qui ont montré la plus grande réticence. Selon les derniers signes, Sunak peut compter sur le soutien de certaines des voix les plus qualifiées parmi les conservateurs eurosceptiques, comme le secrétaire d'État à l'Irlande du Nord, Steve Baker, bien que d'autres poids lourds du parti, comme l'ancien Premier ministre Boris Johnson, n'aient pas encore fait de déclaration. 

Dans le cadre du protocole actuel, l'Irlande du Nord reste au sein du marché intérieur de l'UE et de la Grande-Bretagne, de sorte que les contrôles du commerce entre le Royaume-Uni et l'UE s'effectuent entre l'île de Grande-Bretagne et l'île d'Irlande, ce qui évite d'ériger une frontière physique entre les deux Irlandes et de compromettre l'accord de paix du Vendredi Saint de 1998. Cette frontière commerciale, située en mer d'Irlande, a également créé des problèmes politiques chez les unionistes, qui la considèrent comme préjudiciable à leur relation avec le reste du Royaume-Uni.

L'un des doutes est de savoir si le DUP acceptera de rétablir le gouvernement décentralisé d'Irlande du Nord, qui est paralysé depuis l'année dernière après que le parti nationaliste Sinn Féin a remporté les élections régionales et que le parti unioniste, deuxième parti le plus voté, a refusé de rejoindre le gouvernement comme le stipule l'accord du Vendredi saint. "Nous prendrons le temps d'examiner les détails et de voir si [l'accord] passe nos sept tests", a tweeté le leader unioniste Jeffrey Donaldson. 

Le DUP bloque depuis des mois la formation d'un gouvernement décentralisé de partage du pouvoir en Irlande du Nord, qui serait dirigé par le Sinn Féin, et a déclaré qu'il maintiendrait son veto jusqu'à ce que les problèmes créés selon lui par le protocole post-Brexit actuel soient résolus. 

La livre et la bourse de Londres ont augmenté après l'annonce. La livre était en hausse de 0,63% face au dollar à 1,2026 dollar et de 0,30% face à l'euro à 1,1356 euro à la mi-session à la Bourse de Londres.