Borrell n'aurait pas informé von der Leyen de ce voyage, prétendument. Les membres du Parti populaire européen ont qualifié ce voyage de "clandestin"

Malaise à Bruxelles sur l'envoi de la mission diplomatique de Caracas

PHOTO/COMISIÓN EUROPEA - Photo d'archive de la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen lors d'une conférence de presse avec le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères Josep Borrell

Jeudi, après la réunion ministérielle du Groupe international de contact promu par l'Union européenne avec les pays européens d'Amérique latine, une mission diplomatique s'est rendue à Caracas pour "maintenir des contacts avec toutes les parties, y compris les principales forces politiques, la société civile, les universitaires, le secteur privé et l'église", a déclaré un porte-parole de la communauté à l'agence de presse Efe. Ce voyage, selon la porte-parole, s'inscrit dans le cadre des "efforts visant à promouvoir des conditions démocratiques minimales avant les élections législatives".

Nicolás Maduro

Lors de la réunion du groupe de contact international, M. Borrell a rendu compte des activités menées avec les autorités du pays des Caraïbes et l'opposition, avec pour objectif final de réunir les conditions nécessaires à la tenue d'élections libres. Mais l'envoi de cette mission au Venezuela n'a pas été bien accueilli par les membres du Parti populaire européen, ni par les membres du groupe parlementaire Renouveau Europe pour l'Amérique latine, comme le membre citoyen Jordi Cañas. Dans une interview pour ABC, Cañas remet en question l'attitude de Borrell face au régime de Maduro. 

Le président du groupe populaire au Parlement européen lui-même, Manfreb Weber, a exprimé son "extrême préoccupation" concernant l'envoi de cette mission pour "parler au régime Maduro" et les a qualifiés de "clandestins". "Légitimer le dictateur Maduro et lui donner une perspective de normalité internationale de quelque manière que ce soit serait inacceptable", a déclaré M. Weber. Le même journal assure que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, n'était pas au courant de cette mission et que les leaders de l'opposition et Juan Guaidó n'ont été informés que lorsque la délégation était déjà dans les airs en train de traverser l'Atlantique

75 aniversario ONU

Cette mission, dirigée par le secrétaire général adjoint du Service européen pour l'action extérieure, Enrique Mora, et le directeur général par intérim pour les Amériques, Javier Niño, sera dans le pays des Caraïbes jusqu'à lundi et n'a pas exclu la possibilité de rencontrer Nicolás Maduro, en plus de celles déjà convenues avec les ministres de son gouvernement. Le soi-disant G4, comme on appelle les quatre principaux partis d'opposition représentés au Parlement vénézuélien, avait demandé à Borrell d'agir comme intermédiaire avec le régime Maduro pour convenir des conditions minimales pour qu'ils décident de participer aux élections du 6 décembre. 

La semaine dernière, les Nations unies, dans un rapport publié par la "Mission internationale indépendante d'établissement des faits des Nations unies sur la République bolivarienne du Venezuela", ont "identifié des modèles hautement coordonnés de violations et de crimes en accord avec les politiques de l'État et s'inscrivant dans une ligne de conduite généralisée et systématique, constituant ainsi des crimes contre l'humanité", selon le texte cité.