Un membre du parti travailliste israélien lance une initiative d'exemption de visa pour renforcer les relations entre le Maroc et Israël

Meir Masri, figure de proue du parti travailliste israélien, docteur en géopolitique et maître de conférences à l'Université hébraïque de Jérusalem, a pris des mesures importantes en faveur d'une exemption de visa entre Israël et le Maroc. Cette proposition, présentée au parlement israélien, la Knesset, vise à renforcer les liens entre les deux nations. Dans une interview exclusive avec TelQuel, Masri a parlé de l'importance historique du projet et de l'évolution des relations entre le Royaume du Maroc et l'État d'Israël.
Le projet d'exemption de visa revêt une importance considérable en raison des liens historiques entre le peuple juif et le Maroc. La protection que le royaume jérifien a apportée aux Juifs dans les moments les plus difficiles et son rôle ultérieur dans la facilitation des pourparlers de paix entre Israël et l'Égypte ont laissé une marque indélébile. Près d'un quart des Israéliens sont originaires du Maroc, ce qui explique que le lien soit profondément enraciné.

Meir Masri a souligné qu'au-delà des alliances stratégiques, l'accent devait être mis sur les relations entre les peuples. Il s'est dit convaincu que les citoyens des deux pays peuvent jouer un rôle actif dans l'amélioration des relations bilatérales. "C'est dans cet esprit que nous présentons notre projet", a déclaré Masri.
Les progrès du projet d'exemption de visa sont encourageants. Masri s'est dit surpris de l'accueil positif réservé par l'ensemble du spectre politique israélien, soulignant que l'amitié avec le Maroc est un consensus qui transcende les clivages politiques.
Toutefois, le chemin vers l'exemption de visa est semé d'embûches. Comme l'a souligné Masri, des relations diplomatiques complètes n'ont pas encore été établies, le Maroc étant toujours en train d'ouvrir son ambassade en Israël. Les complexités géopolitiques et les pressions régionales ont ralenti le rythme du processus. Masri a reconnu que certains acteurs régionaux et internationaux restent méfiants à l'égard des liens naissants entre les deux nations.

Quant à ses préoccupations concernant le paysage politique israélien, Masri a fait remarquer qu'il ne soutenait pas la coalition actuelle dirigée par Benjamin Netanyahu. Toutefois, il a souligné que de nombreux politiciens et membres du Likoud d'origine marocaine sont de fervents partisans de la normalisation. Il estime que même si les positions du gouvernement israélien sur certaines questions peuvent être inconfortables ou controversées, elles n'influenceront pas de manière significative le renforcement des relations entre les deux pays.
En ce qui concerne l'accueil que la population israélienne pourrait réserver à l'exemption de visa, Masri a déclaré que de nombreux Israéliens éprouvent une profonde affection pour le Maroc. Malgré la distance géographique, la proximité historique et culturelle entre les deux nations continue à entretenir un lien fort. L'exemption de visa pourrait ouvrir la voie à une augmentation des voyages, des opportunités commerciales et des échanges culturels entre les deux pays.

Alors que les relations entre le Maroc et Israël entrent dans leur troisième année de normalisation, les efforts de Meir Masri soulignent l'importance des initiatives centrées sur les personnes pour renforcer les liens diplomatiques. Bien qu'il reste des défis à relever, les progrès réalisés sur la proposition d'exemption de visa témoignent de l'histoire et des aspirations communes des deux nations.