Les militaires gabonais annoncent l'annulation des élections et la dissolution des institutions

Un groupe de militaires a annoncé mercredi qu'il mettait "fin au régime actuel" au Gabon, où les résultats officiels de l'élection présidentielle de samedi venaient de donner une nouvelle victoire au président Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.
Après que l'autorité électorale, le Centre gabonais des élections, a officiellement annoncé la victoire de M. Bongo avec 64,27% des voix, douze militaires sont apparus à la télévision sur la chaîne Gabon 24, dont le siège est situé à la présidence elle-même.
Dans leur communiqué, les militaires ont annoncé l'annulation des élections de samedi et la dissolution de "toutes les institutions" du pays d'Afrique centrale et occidentale.
🇬🇦⛏️ #Gabon has more than 2 billion tonnes of iron ore, over 40 tonnes of proven gold reserve – and a range of other rare-earth minerals including lead, zinc, copper, diamonds, niobium, and titanium. https://t.co/4NtUQT9P5R
— Prof. Michael Tanchum (@michaeltanchum) August 30, 2023
Avertissant qu'une "détérioration continue de la cohésion sociale" menace de "conduire le pays au chaos", les militaires ont déclaré qu'ils avaient "décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel".
"A cet effet, les élections du 26 août et les résultats manipulés sont annulés", a annoncé l'un des militaires s'exprimant au nom du groupe.
"Toutes les institutions de la République sont dissoutes : le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle", ont-ils ajouté.
BREAKING: Gabonese military officers seize power after the reelection of President Ali Bongo.
— Cyprian, Is Nyakundi (@C_NyaKundiH) August 30, 2023
"We are putting an end to the current regime," #Gabon soldiers say on TV early Wednesday. pic.twitter.com/TcUJHQFcHW
Les militaires, qui ont déclaré parler au nom d'un "Comité pour la transition et la restauration des institutions", ont également annoncé que les frontières du pays resteraient "fermées jusqu'à nouvel ordre".
Ils ont appelé la population à "rester calme et sereine et nous réaffirmons notre volonté de respecter les engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté internationale".
Les militaires comprenaient des membres de la Garde républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence reconnaissable à ses bérets verts, ainsi que des soldats de l'armée régulière et des membres de la police.
Street celebrations appear to have broken out in Libreville after some military officers in #Gabon announced they had deposed President Ali Bongo Ondimba and taken over pic.twitter.com/UE3PvQzRzB
— Larry Madowo (@LarryMadowo) August 30, 2023
Réélection controversée
Des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs d'armes automatiques dans la capitale Libreville pendant la déclaration.
Dans leur message, les militaires dénoncent une "gouvernance irresponsable et imprévisible".
L'action des soldats est intervenue quelques heures après que l'autorité électorale a annoncé la réélection du président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, avec 64,27% des voix lors du scrutin de samedi.
Ali Bongo se présentait pour un troisième mandat, ramené de sept à cinq ans, lors des élections de samedi, qui comprenaient des élections présidentielles, législatives et municipales.
Selon les résultats publiés par le Centre gabonais des élections (CGE), le principal rival d'Ali Bongo, Albert Ondo Ossa, a obtenu 30,77 % des voix.

Ondo avait dénoncé des "fraudes orchestrées par le camp Bongo" deux heures avant la clôture du scrutin et revendiqué la victoire.
M. Ondo, 69 ans, avait été élu huit jours avant les élections par la plate-forme du principal parti d'opposition, Alternance 2023, à l'issue d'une lutte acharnée entre six candidats. Le professeur d'économie à l'université de Libreville et ancien ministre d'Omar Bongo n'a eu que six jours pour faire campagne.
Les résultats officiels du scrutin ont été publiés à 03h30 ce matin (02h30 GMT) à la télévision d'État, sans aucun avertissement préalable.
L'annonce a eu lieu dans le cadre d'un couvre-feu et d'une coupure nationale de l'Internet, mesures imposées par le gouvernement avant la fermeture des bureaux de vote samedi pour empêcher la propagation de "fake news" et d'éventuels "actes de violence".