Le ministre turc des affaires étrangères exhorte Bagdad à déclarer le PKK comme une organisation terroriste

Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a exhorté aujourd'hui le gouvernement irakien à déclarer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) organisation terroriste, ce qu'Ankara tente de persuader Bagdad de faire depuis des années, sans succès, en raison des relations difficiles qu'elle entretient avec le groupe séparatiste kurde.
M. Fidan a rencontré aujourd'hui de hauts responsables irakiens à Bagdad et a ensuite tenu une conférence de presse avec son homologue irakien, M. Fuad Hussein, à qui il a déclaré que le PKK, désigné comme organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne, pourrait "empoisonner les relations bilatérales entre les deux pays".
"Nous espérons que l'Irak, sur la base de notre amitié et de notre fraternité, déclarera officiellement le PKK comme une organisation terroriste", a déclaré le chef de la diplomatie turque, qui a affirmé que le groupe kurde était "un ennemi commun".

Le ministre irakien, quant à lui, n'a pas fait référence à cette question, l'un des principaux points de désaccord entre Ankara et Bagdad depuis les années 1980, lorsque le groupe a commencé à opérer en Turquie avec la relative bénédiction du régime de Saddam Hussein.
Ankara tente depuis des années de persuader son voisin de désigner le PKK comme terroriste, un groupe qui a généré de nombreuses tensions en Irak et entre le gouvernement de Bagdad et l'exécutif de la région autonome du Kurdistan irakien, qui entretient une relation étrange avec l'organisation kurde.
Fidan a également discuté de la question avec le président irakien Abdelatif Rashid lors d'une réunion au cours de laquelle ils ont convenu de renforcer la "coopération contre le terrorisme", selon une déclaration présidentielle qui ne fait aucune référence au PKK.
Toutefois, M. Rashid a "souligné l'importance de respecter la souveraineté nationale de l'Irak" face aux incursions aériennes et terrestres constantes de la Turquie contre le PKK sur le territoire irakien, une question qui a créé des différends majeurs entre les deux pays, Bagdad affirmant que les opérations d'Ankara sont illégales.
Ces dernières années, Ankara a annoncé des opérations de grande envergure contre le PKK dans le nord de l'Irak et a bombardé de nombreux camps de réfugiés et zones civiles sous ce prétexte, ce qui a incité Bagdad à rappeler l'ambassadeur turc dans le pays pour des consultations afin d'exiger l'arrêt des attaques.
Toutefois, M. Rashid a assuré M. Fidan que l'Irak "ne permettra à aucun groupe de porter atteinte à la sécurité et d'utiliser le territoire irakien comme base pour attaquer ses voisins", selon la note.
À cet égard, M. Fidan a annoncé, sans donner de date, que le président turc Recep Tayyip Erdogan se rendrait en Irak pour "aborder les questions existantes" entre les deux pays.