La Libye franchit une étape importante vers la stabilité politique. En début de semaine, la Chambre des représentants a approuvé à l'unanimité la promulgation de la loi sur l'élection du président de l'État et de la loi sur l'élection de l'Assemblée nationale.
Ces deux lois ont été rédigées par le comité mixte libyen 6+6, comme l'a annoncé le président de la Chambre des représentants libyenne, Abdullah Bilheg. Le comité mixte 6+6 avait déjà annoncé en juin dernier l'approbation de deux projets de lois électorales, les renvoyant à la Chambre des représentants et à la Chambre d'État.
Au cours de la session, Aguila Saleh, président du Parlement de Benghazi, a noté que les lois approuvées "n'excluent aucune personne éligible à la candidature, qu'elle soit civile ou militaire". Saleh a souligné que "quiconque ne gagne pas les élections retournera à son poste précédent".
Cependant, selon Agencia Nova, il n'est pas encore clair si ces lois seront également approuvées par le Haut Conseil d'Etat, une institution aux fonctions principalement consultatives mais indispensable pour les décisions et les nominations les plus importantes. De plus, dans la capitale, Tripoli, ils ont dénoncé le fait que l'approbation de la Chambre des représentants s'est faite de manière unilatérale et sans coordination préalable avec le Sénat dans la partie occidentale du pays. En conséquence, il est possible qu'une nouvelle division politique émerge.

Selon la loi libyenne, les élections doivent être organisées dans les 240 jours suivant la promulgation des lois. L'une des principales questions à résoudre est celle de la double nationalité du futur président. A cet égard, le Haut Conseil d'Etat de Tripoli est fermement opposé au double passeport, alors que la Chambre des représentants y est favorable.
Comme le rapporte Agencia Nova, un autre problème concerne les liens militaires. Alors que pour les autorités de Tripoli, les candidats à la présidence ne doivent pas être issus des forces armées, pour le parlement de l'est du pays, région contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), cela ne poserait pas de problème.

L'envoyé de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, a déclaré publiquement à plusieurs reprises que tout le monde avait le droit de se présenter aux élections en Libye, y compris des personnalités controversées telles que Saif al-Islam Kadhafi - fils du dictateur libyen Mouammar -, le maréchal Haftar et le Premier ministre de Tripoli, Abdul Hamid Dabaiba.
D'autre part, il existe également des divergences d'opinion sur la répartition des pouvoirs entre le premier ministre et le président, ainsi que sur l'imposition de la charia, le casier judiciaire des candidats et les éventuelles accusations en cours.
Les analystes ont souligné la nécessité pour les deux institutions de faire des concessions sur certains points litigieux afin d'organiser des élections, ce qui est essentiel pour jeter les bases d'une stabilité indispensable en Libye.