Le parti de Macron attribue sa défaite au manque d'implantation locale

Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a déclaré aujourd'hui qu'"il est très difficile de s'implanter localement quand on est un nouveau parti politique" pour expliquer l'échec du parti fondé par le président Emmanuel Macron aux élections régionales de dimanche.
Dans une interview sur la chaîne publique Franceinfo, Attal justifie ainsi le rôle décevant joué aux régionales par le parti dans lequel il milite, La République en Marche (LREM), fondé en 2017 par Macron pour sa conquête de la présidence de la France.
"Les présidentielles (qui auront lieu en 2022) ne sont pas les régionales", a souligné le porte-parole du gouvernement, qui a également rappelé que le contexte du COVID a joué contre. "Les électeurs n'avaient pas ces élections en tête", a déclaré M. Attal.
Le porte-parole du gouvernement a annoncé que Macron s'adressera aux Français dans quelques semaines pour évoquer la situation politique du pays.
Dans l'interview, M. Attal a critiqué "le triomphalisme" de deux des hommes politiques qui sont sortis renforcés de l'élection de dimanche, les conservateurs Xavier Bertrand (réélu dans la région des Hautes-de-France) et Valérie Pécresse (dans l'Île-de-France). "Il y a eu trop de triomphalisme et j'ai peu entendu parler de l'abstention massive" de près des deux tiers de l'électorat (66,5%), a-t-il déploré.

Quelques mois avant les élections régionales, Bertrand avait déjà officialisé sa candidature à l'élection présidentielle de mi-2022 en tant que candidat indépendant du Parti républicain, dont il était membre jusqu'à récemment.
Outre la force présidentielle LREM, une autre formation politique qui a échoué est le Rassemblement national de l'extrême droite Marine Le Pen, qui n'a réussi à conquérir aucune des 13 régions en jeu, qui sont restées aux mains de la droite et de la gauche classiques (Les Républicains et le Parti socialiste, respectivement).
Toutefois, Macron et Le Pen restent les grands favoris pour disputer le second tour de la présidentielle en 2022, selon les sondages.
La dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen est revenue dimanche aux portes de la réalisation d'un gouvernement régional, au second tour d'élections où la droite et la gauche ont conservé leurs fiefs.

Tous les regards étaient tournés vers la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), où l'extrême droite Thierry Mariani (36,38%) devançait le conservateur Renaud Muselier (31,91%) au premier tour, mais a été relégué à la deuxième place lors de ce dernier tour.
Muselier l'a emporté avec entre 57 et 55% des voix, selon les résultats partiels. "Vous avez répondu à la menace de l'extrême droite" de laisser la région "libre" d'un gouvernement de cette idéologie, a proclamé le dirigeant conservateur régional.
Le soi-disant "front républicain" ou cordon sanitaire, avec le retrait de la candidature de la gauche après le premier tour dimanche dernier, a fonctionné à nouveau et a bloqué les aspirations de la formation dans quelques élections qui, moins d'un an avant les élections présidentielles, étaient considérées comme leur tremplin vers celles-ci. "La logique d'unité" des partis pour faire barrage à l'extrême droite a gagné, a souligné M. Muselier.
Cette région était la seule dans laquelle le RN avait un avantage. Bien que les sondages préélectoraux lui donnaient une chance de victoire dans six des 13 circonscriptions métropolitaines en jeu, il n'y était arrivé qu'en tête. Mme Le Pen a imputé la défaite aux "alliances contre nature" conclues contre son parti.