Le général russe a été arrêté pour ses liens présumés avec Prigozhin après le soulèvement militaire contre le Kremlin

Sergei Surovikin, première victime de la purge de Poutine ?

AP/PAVEL GOLOVKIN - Fotografía de archivo, el coronel general Sergei Surovikin, comandante de las fuerzas rusas en Siria, en una sesión informativa en el Ministerio de Defensa ruso en Moscú, Rusia, el viernes 9 de junio de 2019
AP/PAVEL GOLOVKIN - Photo d'archives, le colonel Sergei Surovikin, commandant des forces russes en Syrie, lors d'un briefing au ministère russe de la Défense à Moscou, en Russie, vendredi 9 juin 2019

Moscou active toute sa machinerie policière. Le Service fédéral de sécurité (FSB) a clos le dossier pénal d'Evgeniy Prigozhin pour rébellion armée, mais la purge de l'armée russe par Vladimir Poutine ne fait que commencer. Sergei Surovikin, l'homme qui était en charge de l'invasion militaire de l'Ukraine jusqu'en janvier, est devenu le premier général à être arrêté par le Kremlin, selon le Moscow Times. À l'heure actuelle, personne ne sait où se trouve le général, mais sa fille affirme qu'il ne lui est rien arrivé et qu'il se trouve "sur son lieu de travail". 

La nouvelle de l'arrestation a surpris toute l'armée. Surovikin est l'un des officiers les plus influents et les plus respectés du pays. Surnommé "le boucher de la Syrie" et "Armageddon", il est chargé de diriger les opérations militaires russes en Syrie depuis 2017 et les actions militaires russes en Ukraine jusqu'en janvier de cette année. Mais le général a aussi ses zones d'ombre.

SPUTNIK/ALEXEI DRUZHININ -  El presidente ruso Vladimir Putin y el coronel general Sergei Surovikin, comandante de las fuerzas rusas en Siria, asisten a una ceremonia de premiación estatal para el personal militar que sirvió en Siria, en el Kremlin en Moscú, Rusia, el 28 de diciembre de 2017
SPUTNIK/ALEXEI DRUZHININ - Photo d'archives. Le président russe Vladimir Poutine et le colonel général Sergei Surovikin, commandant des forces russes en Syrie, assistent à une cérémonie de remise de prix d'État aux militaires ayant servi en Syrie, au Kremlin à Moscou, Russie, 28 décembre 2017

Selon des sources russes, Surovikin aurait facilité l'accès de Prigozhin à des informations classifiées sur les opérations de l'armée russe, et aurait été au courant de la révolte de Wagner, selon les renseignements américains cités par le New York Times. "Spéculations et conjectures" pour le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.  

En tout cas, s'il avait été dans le coup, il n'aurait pas été aussi critique à l'égard des décisions du chef Wagner : "Nous avons combattu ensemble, nous avons pris des risques, nous avons gagné ensemble. Nous sommes du même sang, nous sommes des guerriers. Je vous demande d'arrêter. L'ennemi attend simplement que la situation empire dans notre pays", a-t-il déclaré après les événements du 24 juin.  

L'opposition de plusieurs généraux de l'armée russe n'est pas non plus un secret. Prigozhin et Surovikin ont coïncidé dans leurs critiques du ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, et de son successeur au poste de chef d'état-major général, Valeri Gerasimov. Il s'agit là de sympathies communes que le Kremlin ne peut autoriser s'il veut contrôler ceux qui remettent en question la sécurité nationale ou les intérêts stratégiques de la Russie. La lutte de Poutine dans le sillage de la rébellion de Wagner, la plus grande crise interne de ses 23 années au pouvoir.

SPUTNIK/MIKHAIL KLIMENTYEV -  El presidente ruso, Vladimir Putin, otorga al general Sergei Surovikin, comandante de las fuerzas rusas en Ucrania, la Orden de San Jorge, Tercera Clase, en la sede del Distrito Militar del Sur en Rostov-on- Don, Rusia 31 de diciembre de 2022
SPUTNIK/MIKHAIL KLIMENTYEV - Photo d'archive. Le président russe Vladimir Poutine décerne au général Sergei Surovikin, commandant des forces russes en Ukraine, l'Ordre de Saint-Georges, troisième classe, au siège du district militaire du Sud à Rostov-sur-le-Don, Russie, le 31 décembre 2022

La deuxième victime de la purge pourrait être le chef d'état-major général Valeri Gerasimov, qui n'est pas apparu en public depuis la rébellion armée de Prigozhin le 24 juin. 

Un bain de masse pour calmer les tensions internes 

Faire table rase du passé. L'intention de Poutine est d'effacer le sillage laissé par les 25 000 soldats de Wagner qui ont suivi Prigozhin dans la tentative de prise de Moscou. Les dernières réflexions du chef des mercenaires sur le "pas d'effusion de sang" et l'accord in extremis d'un exil en Biélorussie ont mis fin au soulèvement militaire, mais la crainte de voir le régime moscovite ressembler à une idée de faiblesse demeure. Poutine veut faire régner l'ordre.

Plusieurs médias d'Etat russes ont diffusé des images prises au Daghestan montrant le président russe apparaissant devant une foule euphorique. Dans ces vidéos, les gardes ouvrent le cordon de sécurité pour que les participants puissent prendre des photos avec Poutine, la nouvelle rock star qui tend ses bras de policier avec une extrême urgence.