Loujain al-Hathoul a été accusé d'infractions liées au terrorisme par le tribunal pénal spécialisé

Un tribunal saoudien condamne le militant Loujain à cinq ans

AFP/FAYEZ NURELDINE - Une Saoudienne donne une leçon de conduite à Riyad en juin dernier

Loujain al-Hathloul, militante saoudienne des droits de la femme, a été condamnée à cinq ans et huit mois de prison pour des infractions liées au terrorisme par la Cour pénale spécialisée créée en 2008 pour enquêter sur toutes les questions liées au terrorisme. La peine pourrait être réduite de près de trois ans si elle ne commet aucun crime au cours des trois prochaines années.

Hathloul a été arrêté en mai 2018 avec une douzaine d'autres militants quelques semaines avant que l'Arabie Saoudite ne lève son interdiction de conduire aux femmes. Ce soulèvement s'inscrit dans le cadre d'un processus progressif d'élargissement des droits des femmes mené par le prince Mohamed bin Salman d'Arabie saoudite. 

Plusieurs des femmes qui ont été arrêtées avec elle ont été libérées sous caution, mais les charges retenues contre Hathloul ont été maintenues. Le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan a déclaré à l'AFP que l'activiste saoudien aurait contacté des Etats opposés au régime saoudien et leur aurait fourni des informations classifiées, ce que la famille nie fermement.

Atalayar_mujeres arabia saudí

Le tribunal a également annoncé qu'il y a 30 jours pour faire appel des accusations portées en vertu de la loi antiterroriste du pays.

Diverses organisations de défense des droits de l'homme ont demandé leur libération immédiate, ce qui a également été demandé par le Sénat américain, qui a demandé une "libération immédiate et inconditionnelle". 

Ces dernières années, la monarchie du Golfe a levé les interdictions sur les femmes dans une sorte d'ouverture. Il y a un an, elle a annoncé la levée de l'interdiction de voyager à l'étranger sans permis, ainsi que la possibilité d'accéder aux terrains de sport et aux restaurants et de conduire des véhicules. Tous ces droits font partie de ceux que l'activiste, aujourd'hui condamné, réclamait depuis quelques années.