La mosquée ahmadiyya de Mirpur Khad, dans le Sindh, est la cible d'une grave attaque

La persécution de la minorité musulmane ahmadi se poursuit au Pakistan

Comunidad Ahmadía

La communauté musulmane Ahmadiyya continue de dénoncer la persécution de la minorité Ahmadi au Pakistan. Dans un communiqué de presse, elle souligne que l'intolérance religieuse se poursuit sur le sol pakistanais. Le dernier cas en date est l'attaque de la mosquée Ahmadiyya de Mirpur Khas dans le Sindh, au Pakistan.

Voici la déclaration officielle de la communauté musulmane ahmadiyya :

LA PERSÉCUTION DE LA MINORITÉ MUSULMANE AHMADI AU PAKISTAN SE POURSUIT

L'INTOLÉRANCE RELIGIEUSE FRAPPE À NOUVEAU : LA MOSQUÉE AHMADIYYA DE MIRPUR KHAS DANS LE SINDH, AU PAKISTAN, EST LA CIBLE D'UNE GRAVE ATTAQUE. 

Le 4 mai 2023, un groupe d'assaillants a attaqué la mosquée Ahmadiyya dans le district de Mirpur Khas, causant de graves dommages à sa structure. Cette profanation est le neuvième incident de ce type au cours des cinq mois de cette année, et le sixième dans la province de Sindh. Il s'agit d'un chiffre alarmant, puisque près de deux mosquées sont profanées en moyenne chaque mois.

Selon les informations reçues, une foule d'environ 150 personnes est arrivée à la mosquée vers 9 heures du matin et a pénétré de force dans l'enceinte en utilisant une échelle pour escalader le mur. Les assaillants ont abattu les quatre minarets de la mosquée et tenté de détruire le Mihrab. La mosquée est située dans le centre ville de Mirpur Khas et possède des magasins au rez-de-chaussée.

Malgré leurs efforts, les assaillants n'ont pas réussi à défoncer la porte principale de la mosquée. En revanche, ils ont mis le feu aux biens des Ahmadis présents sur place : vêtements et autres effets personnels.

Cette mosquée ahmadie a été construite dans les années 1980 et est située près de l'hôpital Fazl e Umar, fondé par le Dr Abdul Mannan Siddiqui, un médecin ahmadi bien connu qui a été assassiné en 2008 après la diffusion d'une émission télévisée dans laquelle des discours haineux étaient tenus à l'encontre des Ahmadis. Après sa mort, de nombreuses familles ahmadies résidant autour de la mosquée ont été contraintes de migrer vers d'autres quartiers de la ville.

Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'Ahmadis résidant dans la région, les prières avaient récemment repris après avoir été suspendues pendant plus d'un an. Après que la foule a détruit les minarets de la mosquée, la police est arrivée et l'a dispersée. Bien que des tentatives aient été faites pour déposer une plainte, la police ne semble pas disposée à l'enregistrer.

Le porte-parole de la communauté Ahmadiyya du Pakistan a tweeté : "Les attaques incessantes contre les lieux de culte ahmadis constituent une violation flagrante des droits de l'homme. L'attaque menée aujourd'hui contre le lieu de prière de Mirpur Khas par une foule de plus de 150 extrémistes est inacceptable. Il s'agit d'un acte odieux d'intolérance religieuse. L'entrée illégale, la destruction de biens et l'incendie d'effets personnels sont inacceptables".

Le porte-parole a également exprimé sa déception face à l'inaction de la police, déclarant : "La police n'enregistre aucune plainte concernant cet incident. Il est regrettable que les institutions de l'État s'emploient à harceler une minorité opprimée et à retarder l'action au lieu de prendre des mesures immédiates contre les éléments extrémistes". 

Le porte-parole de la communauté Ahmadiyya du Pakistan a diffusé des vidéos de l'événement sur son compte Twitter afin de montrer les preuves de l'attaque de la mosquée. 

Cet acte de violence odieux à l'encontre de la communauté Ahmadiyya constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux et de sa liberté religieuse. Nous condamnons fermement cette attaque et appelons les autorités à agir rapidement pour traduire les auteurs en justice.

Nous demandons instamment à la communauté internationale de dénoncer les restrictions imposées à la liberté religieuse et de faire pression sur le gouvernement pakistanais pour qu'il prenne sans délai les mesures nécessaires pour préserver la sécurité des Ahmadis. Le rétablissement des droits fondamentaux de tous les citoyens, y compris les Ahmadis, contribuera sans aucun doute à la création d'une société inclusive qui sera bénéfique pour le Pakistan à long terme.

Comme nous l'avons rappelé à plusieurs reprises, le 13 juillet 2021, les experts des droits de l'homme des Nations unies ont exprimé leur profonde inquiétude face au manque d'attention porté aux graves violations des droits de l'homme perpétrées à l'encontre de la communauté musulmane ahmadie dans le monde entier. Ils ont appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à ces persécutions.