Le président américain accuse l'organisme international d'avoir trop cru aux rapports de la Chine sur la maladie

Trump déclare que les États-Unis rompent leurs relations avec l'OMS sur la gestion de la pandémie de COV-19

AP/ALEX BRANDON - Le président américain Donald Trump

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu'il avait décidé de "rompre" les relations de son pays avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qu'il accuse d'avoir mal géré l'urgence sanitaire COVID-19, en croyant trop aux informations fournies par la Chine. "Aujourd'hui, nous allons rompre nos relations avec l'Organisation mondiale de la santé", a annoncé M. Trump dans une déclaration à la presse de la Maison Blanche, dans laquelle il n'a accepté aucune question.

Le 14 avril, M. Trump a ordonné un gel temporaire des fonds que les États-Unis, en tant que principal donateur, fournissent à l'OMS, tandis qu'il a passé en revue le rôle de l'agence dans ce qu'il a défini comme "la sérieuse mauvaise gestion et le camouflage de la propagation du coronavirus". La semaine dernière, M. Trump a donné à l'agence 30 jours pour mettre en œuvre des réformes, que ni lui ni la Maison Blanche n'ont détaillées publiquement, et a averti que s'il ne le faisait pas, il supprimerait définitivement les fonds et son pays quitterait l'institution. Bien que la moitié de cette période ne soit pas encore écoulée, M. Trump y a mis fin vendredi en déclarant que l'OMS "a refusé d'agir" et d'"entreprendre les réformes demandées" par les États-Unis, il a donc décidé de rompre les relations avec l'agence.

La Maison Blanche n'a pas immédiatement donné de détails sur la question, mais on s'attend à ce que l'annonce de M. Trump entraîne la suspension permanente de la contribution de son pays à l'organisation, qui se situe entre 400 et 500 millions de dollars par an, soit environ 15 % du budget total de l'agence. "La Chine a un contrôle total sur l'OMS, bien qu'elle ne paie que 40 millions de dollars par an, alors que les États-Unis paient environ 450 millions de dollars", a souligné M. Trump.

Face à la perspective de perdre son principal contributeur, l'OMS a lancé cette semaine une fondation du même nom avec laquelle l'agence pourra recevoir des dons de particuliers, d'entreprises ou d'autres acteurs. Le président des États-Unis, qui avec plus de 1,7 million de personnes infectées est le pays le plus touché par la pandémie, accuse l'OMS d'avoir mal géré l'urgence sanitaire mondiale, surtout dans les premières phases de la crise, en croyant trop aux informations fournies par les autorités chinoises. En réponse, l'OMS, qui défend la gestion initiale chinoise, assure qu'elle a émis des avertissements opportuns sur la gravité du COVID-19 depuis janvier et a déjà décrété l'urgence internationale le 30 janvier, alors que plus de 90 % des cas étaient encore concentrés sur le territoire chinois.

Tout au long de ses plus de trois ans à la Maison Blanche, Trump n'a pas hésité à rompre avec le consensus international en retirant les États-Unis de l'UNESCO, du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, de l'accord de Paris sur la crise climatique ou du pacte nucléaire avec l'Iran. Les États-Unis, qui ont déjà dépassé les 101 000 décès dus au coronavirus SRAS-CoV-2, sont toujours incapables d'arrêter la progression de la maladie, dont 1,7 million de personnes ont été infectées dans ce pays.