Une moyenne de 12 travailleurs migrants sud-asiatiques sont morts chaque semaine depuis leur attribution en décembre 2010

6 751 migrants tués lors des préparatifs de la Coupe du monde de 2022 au Qatar

PHOTO/AFP - Des travailleurs migrants travaillant sur un chantier de construction le 3 octobre 2013 à Doha, au Qatar

Selon une étude du Guardian basée sur des sources gouvernementales, 6 751 travailleurs migrants sont morts au Qatar depuis que la FIFA a attribué la Coupe du monde de 2022 au Qatar en 2010. De nombreux travailleurs de différentes nationalités, comme ceux de l'Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka, sont morts dans la construction des stades de football pour la Coupe du monde.

Le Qatar a lancé de nombreux projets majeurs au cours de la dernière décennie : un nouvel aéroport, des routes, des transports publics, des hôtels, une nouvelle ville et sept stades de football. Cependant, elle ne disposait pas d'une main-d'œuvre suffisante. Cela a conduit à l'embauche de personnes venant d'autres pays voisins. 

Les gouvernements des pays d'où provenaient les défunts ont fourni les données pour l'étude du Guardian. En outre, d'autres pays comme les Philippines et le Kenya n'ont pas révélé le nombre de travailleurs tués au Qatar et cette information ferait augmenter le chiffre. 

Nick McGeehan, directeur de FairSquare Projects, a avoué à un groupe de défense des droits des travailleurs du Golfe qu'"une proportion très importante des travailleurs migrants décédés depuis 2011 n'étaient dans le pays que parce que le Qatar a gagné le droit d'accueillir la Coupe du monde".

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Les causes de décès varient et comprennent des blessures multiples résultant d'une chute de grande hauteur, l'asphyxie par pendaison et les "causes naturelles", ces dernières étant les plus fréquentes. La chaleur intense du pays pendant au moins quatre ans est l'hypothèse la plus courante et a été confirmée par une enquête de l'Organisation internationale du travail des Nations unies.

Ces explications ne convainquent même pas les avocats du gouvernement du pays du Golfe, qui ont poursuivi le pays à plusieurs reprises en 2014 avec Human Rights Watch. Ces chiffres de décès révèlent l'incompétence de l'administration qatarie en matière de protection de ses plus de deux millions de travailleurs migrants. 

Malgré les plaintes, le gouvernement qatari n'a pas clarifié les faits et l'une des demandes est que des autopsies soient effectuées pour déterminer la raison exacte des décès par "causes naturelles". 

Cependant, le gouvernement regrette ces décès et défend le fait que les travailleurs bénéficient de soins médicaux gratuits. 

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Le Guardian reprend l'explication dans une déclaration de l'exécutif qui dit que "le taux de mortalité au sein de ces communautés se situe dans la fourchette prévue pour la taille et la démographie de la population. Cependant, chaque vie perdue est une tragédie, et aucun effort n'est épargné pour tenter d'empêcher chaque mort dans notre pays".

"Ils ont toujours fait preuve de transparence sur cette question", déclare le comité d'organisation de la Coupe du monde. Elle affirme également que les chiffres des décès liés à l'événement de football sont "inexacts". Il y a eu 37 décès de travailleurs qui sont directement liés à la construction des stades de la Coupe du monde et parmi ceux-ci, 34 ne sont pas des décès liés au travail, selon le corps.

"La fréquence des accidents dans la construction des stades de la Coupe du monde de la FIFA a été faible par rapport à d'autres grands projets de construction dans le monde", a expliqué un porte-parole de la FIFA dans une déclaration.