L'Espagne gagne aussi grâce à une défense historique en Europe

L'Albanie a eu le mérite de trouver des joueurs désireux de défendre les couleurs du pays où eux-mêmes, leurs parents ou peut-être un de leurs ancêtres sont nés. Ce n'était pas facile pour un pays forgé dans l'ombre du communisme et au bord d'une guerre civile à la fin des années 1990 qui l'aurait déchiré.
Sylvinho et Zabaleta sont entrés en scène pour ajouter le football à un écusson avec un aigle bicéphale qui préfigurait déjà que deux têtes étaient nécessaires pour donner un sens au sport dans un pays avec peu de tradition qui n'a joué que la finale de l'Euro 2016.

L'Albanie quitte l'Euro 2024 Allemagne en pratiquant un bon football, mais pas au niveau nécessaire pour rendre la tâche difficile à l'Espagne ou à l'Italie. Leur dernier match était contre l'équipe d'Espagne B de Luis de la Fuente. Seul Laporte était dans le onze de départ dès le deuxième match, mais il était nécessaire de connaître l'implication du reste de l'effectif en vue des éliminatoires à venir.
Il n'y avait aucun doute. Raya est un gardien très performant et très sûr. Il faut reconnaître à Luis Enrique le mérite de l'avoir découvert dans la Roja avant qu'il ne rejoigne Arsenal. Navas, Dani Olmo, Grimaldo, Merino ou Zubimendi n'ont pas déçu en première mi-temps où Joselu cherchait le but comme un pur 9 après avoir annoncé qu'il quittait le Real Madrid pour le Qatar.

Aux côtés de Joselu, ce gendre parfait, se trouvait Ferran, l'attaquant du Barça qui commence à être plus reconnu sous le maillot espagnol que sous celui de son équipe. Moins de presse et moins d'exposition à cause de l'animosité médiatique que lui a inculquée Luis Enrique, mais un buteur qui a marqué le 1-0 et qui dit vouloir entrer dans l'histoire de l'Espagne.
La première mi-temps de l'Espagne a été bonne, les 10 changements ont été à peine perceptibles. De la Fuente a enlevé toute pression à ces jeunes. Seules les 90 minutes de chaque match et leur dérive seront celles qui demanderont à Williams ou Yamal ce qu'ils doivent faire sur les ailes et comment ils doivent gérer le jeu. L'entraîneur leur donne toute confiance et les met à l'aise pour que tout ce qui se passe à l'intérieur soit le résultat de leurs décisions.

Neuf points, cinq buts marqués et aucun encaissé. De la Fuente a déclaré que ces chiffres étaient historiques, car jamais auparavant une équipe nationale n'avait réalisé une telle performance en phase de groupes. Le record de l'Espagne ne vaudra rien si elle trébuche en huitième de finale alors que tout le pays attend l'Allemagne en quart de finale.
Le premier centre profite également du système mis en place par De la Fuente. Un adversaire de moindre qualité, mais avec 90 minutes devant lui où il n'y a pas de filet. Soit on gagne, soit on rentre à la maison, et c'est là qu'il faut savoir jouer.

Dimanche à 21h00, c'est le moment pour l'Espagne de montrer qu'elle sait aussi jouer pour gagner quand elle a beaucoup à perdre.