Milei secoue le football argentin et fait douter Scaloni

Milei secoue le football argentin et fait douter Scaloni

PHOTO/AFP/ALEJANDRO PAGNI - Javier Milei celebra los resultados de las elecciones primarias en Buenos Aires, Argentina
PHOTO/AFP/ALEJANDRO PAGNI - Javier Milei célèbre les résultats des élections primaires à Buenos Aires, en Argentine

Nombreux sont ceux qui pensent que le dernier match de Scaloni à la tête de l'Argentine a été le match du Maracana contre le Brésil, le 22 novembre dernier. Le sélectionneur lui-même a fait trembler les fondations albicelestes en déclarant : "J'ai beaucoup de choses à penser pendant cette période. Ces joueurs nous ont beaucoup donné. Je dois réfléchir à ce que je veux faire. Il ne s'agit pas d'un adieu ou de quoi que ce soit d'autre. L'Argentine a besoin d'un entraîneur qui a l'énergie nécessaire et qui va bien. Je parlerai aux joueurs et aux dirigeants.

Tout cela a fait l'effet d'une bombe qui a fait taire la victoire contre le Brésil et même les incidents qui ont précédé ce match, avec les affrontements entre supporters et le retrait de Messi de ses coéquipiers pour éviter de jouer le match. Scaloni reste debout et derrière tout cela se profile l'ombre bien placée de Javier Milei, le tout nouveau président de l'Argentine qui conduit le pays sud-américain dans des eaux politiques inexplorées. 

PHOTO/AFP - Lionel Messi celebra con sus compañeros argentinos la victoria en el Mundial de Qatar
PHOTO/AFP - Lionel Messi célèbre avec ses coéquipiers argentins après avoir remporté la Coupe du monde au Qatar

L'argent est la principale raison invoquée par le sélectionneur pour ne pas renouveler son contrat. Outre l'amour des couleurs que tous les Argentins portent à leur drapeau, faire le saut en Europe et profiter de la star mondiale pour signer un bon contrat est une chose que Claudio Tapia, président de la Fédération argentine de football, ne pourra jamais lui offrir.

De plus, Tapia lui-même s'est rangé du côté du candidat perdant, Sergio Massa, ce qui a irrité Scaloni et les joueurs qui ont toujours voulu rester en dehors de la politique. Même lorsqu'ils ont remporté la Coupe du monde au Qatar, ils ne se sont pas rendus à la Casa Rosada pour partager leur triomphe avec les autorités, en raison du manque de confiance du peuple à leur égard et, accessoirement, pour éviter d'être associés à un signe politique. 

PHOTO/AFP/JUAN MABROMATA - El ministro de Economía argentino y candidato presidencial por el partido Unión por la Patria, Sergio Massa, da una rueda de prensa a la prensa extranjera en Buenos Aires el 23 de octubre de 2023, un día después de ganar la primera vuelta de las elecciones presidenciales
PHOTO/AFP/JUAN MABROMATA - Le ministre argentin de l'économie et candidat à la présidence du parti Union pour la patrie, Sergio Massa, donne une conférence de presse à la presse étrangère à Buenos Aires le 23 octobre 2023, un jour après avoir remporté le premier tour de l'élection présidentielle

Mais le triomphe de Milei a bouleversé les plans sportifs de l'Argentine. Une réponse dans une émission de télévision, avant même que l'Argentine ne soulève la Coupe du monde, a déclenché une sonnette d'alarme une fois qu'il a été proclamé président. Milei a déclaré à propos du football : "J'aime le modèle anglais, les sociétés anonymes, les clubs cotés en bourse. Boca pourrait être racheté par des capitaux arabes ou River par des capitaux français. Qu'est-ce que ça peut vous foutre de savoir à qui appartient le club si vous battez River 5-0 et que vous devenez champion du monde ? Ou préférez-vous continuer dans cette misère, dans ce football de moins bonne qualité ? Comment nous portons-nous chaque fois que nous quittons l'Argentine ?".  

PHOTO/AFP/EMILIANO LASALVIA - Javier Milei celebra con sus partidarios tras ganar la segunda vuelta de las elecciones presidenciales frente a la sede de su partido en Buenos Aires, el 19 de noviembre de 2023
PHOTO/AFP/EMILIANO LASALVIA - Javier Milei célèbre avec ses partisans après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle devant le siège de son parti à Buenos Aires, le 19 novembre 2023

A ce stade, le dirigeant argentin préfère quitter le bateau de l'avenir incertain de son pays et se diriger vers d'autres destinations en Europe, laissant probablement Tapia s'occuper des idées sportives de Milei. Les joueurs vont et viennent en équipe nationale et le poids de Messi pourrait se diluer dans la perspective de la prochaine Coupe du monde en 2026, laissant les actuels vainqueurs de la Coupe du monde sans leadership.

Milei est arrivé avec des idées révolutionnaires qu'il devra mettre en pratique, mais que l'une d'entre elles soit de changer le modèle du football argentin pourrait lui coûter cher en raison de l'attachement inhabituel à ce sport dans la ville natale de Maradona.