Le signet

La dernière reconnaissance reçue est le Prix Bibliodiversité 2023. Il a été décerné par la Commission des petits éditeurs (CPE) de l'Association des éditeurs de Madrid dans un cadre plus qu'approprié : la Foire du livre.
Tous les prix sont décernés par un jury qui se réunit, débat et prend sa décision, et il n'en a pas été autrement pour celui-ci. Suite à la décision, le philologue et journaliste David Felipe Arranz a reçu le prix pour "avoir défendu et promu avec acharnement le travail de centaines de petits éditeurs, en rendant visibles non seulement leurs livres, mais aussi en interviewant et en faisant connaître les noms qui se cachent derrière cette profession qui mérite une reconnaissance sociale".
Il est vrai que le temps est ce qu'il est, que la journée dure 24 heures et qu'elle est la même pour tous, mais il est vrai aussi que nous ne savons pas l'organiser de la même manière. Qui ne s'est pas demandé à un moment donné ce que fait une certaine personne pour pouvoir accéder à tout. Il s'agit de David Felipe Arranz, une âme inquiète qui gère le temps avec intelligence et ingéniosité ; qui le distribue comme ces armoires et tiroirs enviables où tout est placé à la perfection ; qui le caresse et le distribue avec beaucoup de bon sens ; qui le gaspille avec efficacité et plaisir dans ce qu'il aime le plus : la diffusion de la culture sous toutes ses facettes.
Il n'y a pas d'espace vide dans son esprit imparable et provocateur, dans sa passion pour la littérature, dans son engouement pour le cinéma, dans son plaisir du théâtre, dans son souci de la société, dans ses réflexions et ses critiques politiques... Arranz est un chercheur de petits trésors qu'il transforme en grands, comme tant d'ouvrages publiés dans ces petites maisons d'édition qui naviguent en bateau sur une mer agitée et qui le remercient aujourd'hui pour le travail qu'il a accompli. Parce qu'il leur donne la parole dans cette immensité, il va à la rencontre des auteurs et des éditeurs et les accompagne dans leur parcours.
Le signet est le titre de son émission de radio. Un dessin qui lui est propre et qui porte son empreinte, son engagement, son savoir-faire et les immenses portes sur lesquelles ces mots d'accueil se font sentir sans être lus. En septembre prochain, il fêtera ses 23 ans, soit plus de deux décennies au cours desquelles le journaliste nous a parlé de livres, a récité des poèmes, a interviewé des centaines d'écrivains, de poètes, d'artistes... Un rêve réalisé : rapprocher le monde de la culture pour lequel il fait tant d'efforts. Désormais, son Marcapasos, qui a été diffusé sur plusieurs radios, peut être écouté sur Radio Intereconomía. Un programme qui a déjà reçu l'Antenne d'argent en 2018.
Ce personnage agité enseigne également à l'université Carlos III, parle de cinéma dans Secuencias de 24 Horas, écrit dans le Norte de Castilla dans sa ville natale de Valladolid, dirige ou participe à des cours et des séminaires, organise des rencontres, présente des livres, en écrit... En 2020, il reçoit le prix Sial Pygmalion de la pensée et de l'essai pour son ouvrage España sin resolver. Crónicas de la postransición (2010-2020). Il est clair qu'il sait marquer le temps dans ses pages.