Les 75 ans de l'OTAN

El secretario general de la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN), Jens Stoltenberg (centro), acompañado por el presidente del Comité Militar de la OTAN, el almirante Rob Bauer (frente a la izquierda), y el secretario general adjunto de la OTAN, Mircea Geoana (frente a la derecha), asisten al 75º aniversario de la alianza en la OTAN - PHOTO/KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg (au centre), accompagné du président du Comité militaire de l'OTAN, l'amiral Rob Bauer (devant à gauche), et du secrétaire général délégué de l'OTAN, Mircea Geoana (devant à droite), assiste au 75e anniversaire de l'Alliance à l'OTAN - PHOTO/KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Et 75 ans de plus. Ce serait l'accomplissement de l'engagement, de la loyauté, de la solidarité et de l'effort commun des alliés pour la paix. Les temps très agités que nous vivons en ce 75e anniversaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, une entité civilo-militaire, bien que ses attributs guerriers soient toujours plus mis en avant, mettent à l'épreuve les vertus et les défauts que l'on trouve toujours dans les entités créées et gouvernées par des êtres humains. 

Dans ce cas, certaines personnalités ont la capacité d'influencer unilatéralement les décisions et l'avenir de l'Alliance, mais, en général, ce sont les intérêts des États membres qui sont défendus par leurs représentants, toujours conditionnés par les besoins de l'intérêt général. 

La création de l'OTAN en 1949, dans le domaine civil-militaire, et des Communautés européennes dans les domaines énergétique, économique et commercial, avait notamment pour objectif d'éviter que l'Europe ne devienne l'épicentre de la Troisième Guerre mondiale. Empêcher les Allemands et les Français, ainsi que le reste des amis et des ennemis, de s'engager dans une nouvelle guerre et d'entraîner le reste du monde avec eux, comme cela s'est produit à deux reprises au cours du XXe siècle.

Au cours de ces 75 années, il y a eu des situations très compliquées où l'étincelle d'une troisième catastrophe mondiale a été très proche de s'allumer. On se souvient des tensions de la guerre froide entre l'OTAN et le Pacte de Varsovie, de la crise des missiles de Cuba ou de la guerre dans les Balkans. Nous avons failli, mais heureusement, la dissuasion nucléaire et la théorie de la destruction mutuelle assurée ont permis de faire passer les décisions des deux parties par la voie de la raison. Si un bloc tire ses missiles, l'autre a le temps de lancer les siens, et quel que soit le nombre de boucliers antimissiles déployés, l'impact certain de quelques missiles dotés d'ogives nucléaires, parmi les milliers abrités dans les silos, les avions et les sous-marins de chaque camp, conduirait à une destruction totale et à l'âge des cavernes. 

L'invasion de l'Ukraine par la Russie met à l'épreuve le courage et la stature de nos dirigeants. Certains Russes menacent d'utiliser des armes nucléaires tactiques de portée limitée, les alliés nous assurent qu'ils répondront. 

La bêtise humaine, ivre d'ambition et de cynisme, nous a trop souvent fait comprendre ces derniers mois que si l'on veut la paix, il faut se préparer à la guerre. Le pire pour l'Occident, c'est que l'ennemi est chez lui. Si Donald Trump revient à la Maison Blanche, malgré ses copieuses factures d'avocat, les Européens, et le monde en général, subiront à nouveau le protectionnisme et le populisme d'un personnage abject, qui sévit malheureusement aussi en Europe et ailleurs dans le monde.