Sánchez, hors jeu

Dans cette stratégie, certaines décisions s'inscrivent dans l'objectif évident de récupérer des voix à l'extrême gauche en vue d'un scrutin plus ou moins proche où la tactique de la peur de l'extrême droite montre ses limites et où la corruption entraîne sa sanction, et où le recours consiste à se présenter comme le grand leader de la gauche internationale au détriment de Sumar et de Podemos.
Des décisions qui les mettent en confrontation directe avec l'administration Trump actuelle, avec Israël, mais aussi avec leurs partenaires et alliés européens qui, depuis plus d'un an, ne comptent plus sur l'Espagne lors des réunions clés du noyau des pays dont les gouvernements prennent les décisions : la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères ou de l'Intérieur ont par exemple intégré la Pologne au détriment de l'Espagne.
L'exclusion de Pedro Sánchez de la réunion virtuelle des dirigeants européens organisés par le chancelier allemand Fiedrich Merz avec Trump avant son sommet avec Poutine a été grossière et catégorique. Il a ensuite été placé dans la Coalition des volontaires pour l'Ukraine. Il en va de même pour la conception de la nouvelle Europe, notamment en matière de sécurité et de défense. Et maintenant, bien sûr, il n'accompagne pas le président ukrainien Volodimir Zelenski pour sa rencontre avec le président américain Donald Trump à Washington. Les dirigeants français, britannique, allemand, italien, finlandais et de la Commission européenne y seront présents.
Sánchez, et malheureusement l'Espagne, subit l'exclusion et la punition de Washington, mais aussi de ses partenaires européens pour la Palestine, pour avoir refusé d'augmenter à 5 % le budget de la défense alors qu'il l'avait signé lors du sommet de l'OTAN, pour avoir renforcé ses relations avec la Chine de son propre chef avec des contrats avec l'entreprise Huawei qui suscite tant de méfiance aux États-Unis et dans l'UE, en organisant un sommet en Amérique latine avec les dirigeants d'extrême gauche et en lançant des messages qui font grincer des dents dans toutes les chancelleries occidentales, et le comble est de suspendre l'achat d'avions F-35 américains.
Certaines conséquences ont été immédiates. À Bruxelles, des rapports ont été publiés qui remettent fortement en cause Sánchez, notamment en ce qui concerne la loi d'amnistie pour les indépendantistes catalans ou les données relatives aux milliards d'euros de fonds européens qui n'ont pas été utilisés et dont le délai expire en 2026.
La perte de confiance que suscitent les initiatives de Sánchez a entraîné une réduction des investissements étrangers en Espagne et le retrait du port d'Algeciras des routes commerciales de conteneurs des États-Unis. Il continuera avec le football et d'éventuelles sanctions pour un contrat étrange avec le gouvernement de la République démocratique du Congo.