Comment la technologie a bâti l'Empire britannique

La réponse est simple : la technologie a été le pilier de l'Empire britannique, depuis ses débuts timides au XVIIe siècle jusqu'à sa domination mondiale au XVIIIe et XIXe siècles et pendant la majeure partie de la première moitié du XXe siècle.
La première grande avancée technologique a été la machine à vapeur, perfectionnée dans les années 1760 par James Watt, mais initialement développée pour pomper l'eau dans les mines de charbon par Thomas Newcomen en 1712. La vapeur a été le moteur de la révolution industrielle et a permis à la Grande-Bretagne de gérer et d'étendre son empire.
Grâce à la vapeur, les navires qui mettaient des mois à rejoindre l'Inde pouvaient désormais y arriver en quelques semaines, et les grands chemins de fer, que ce soit en Afrique australe ou en Inde, qui étaient l'une des caractéristiques de l'empire, ont été construits.
Une autre invention qui a rendu possible la communication à travers l'empire a été le télégraphe électrique, perfectionné par Samuel Morse en 1838.
Mais s'il y a eu une invention décisive, une invention qui a permis à la Grande-Bretagne de réaliser ses ambitions impériales, c'est bien le chronomètre longitudinal, dont la première version fut achevée en 1730, mais qui subit ensuite de nombreuses modifications. Le gouvernement avait offert une récompense substantielle pour une horloge qui permettrait aux capitaines de déterminer avec précision leur position longitudinale. Le chronomètre de John Harrison donna aux navires britanniques un avantage considérable : ils savaient où ils se trouvaient.
D'autres innovations techniques ont suivi, notamment les coques recouvertes de cuivre, puis les machines à vapeur et les coques en fer, qui ont conduit à la construction de navires en acier. Henry Bessemer a rendu l'acier accessible à tous grâce au four Bessemer en 1860, et les coques en acier britannique ont rapidement modernisé la flotte navale.
En 1733, la navette volante a été inventée, ce qui a enrichi la Grande-Bretagne et permis aux usines textiles britanniques de transformer la laine locale et le coton provenant du monde entier, notamment d'Amérique, d'Inde et d'Égypte.
L'Empire britannique était un pays mercantile (le gouvernement travaillait main dans la main avec le commerce) qui exigeait que toutes les matières premières soient transportées en Grande-Bretagne pour y être transformées, y compris le coton et le jute, et même les produits agricoles comme le thé. Aujourd'hui encore, le thé est conditionné en Grande-Bretagne et en Irlande, mais cultivé en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Afrique et dans d'autres pays.
Les armes ont également bénéficié de l'essor technologique britannique et ont joué un rôle important dans l'expansion de l'empire. Tout d'abord, les mousquets ont été rayés pour améliorer leur précision. Puis sont apparues les pièces d'artillerie à culasse, et vers la fin du XIXe siècle, la mitrailleuse Maxim, précurseur de la mitrailleuse moderne. La fabrication d'armes en série a assuré la domination britannique.
Les progrès de la médecine ont également été importants, notamment dans le traitement du paludisme et la compréhension des maladies tropicales. L'utilisation de la quinine a permis aux troupes stationnées dans les zones paludéennes, en particulier en Afrique, de se rétablir. Il était ainsi possible de maintenir les troupes en bonne santé et prêtes au combat.