L'énergie des Masaka Kids Africana conquiert le festival de lecture pour enfants de Sharjah

Finies les premières chorégraphies sur la chanson "Jerusalema", composée par les Sud-Africains Master KG et Nomcebo Zikode, lorsque ces enfants, qui forment le groupe Masaka Kids Africana, ont commencé à gagner le cœur de millions de personnes. Qui aurait pu penser que la vie leur réservait une grande surprise, à ces petits orphelins, et qu'ils deviendraient le centre de l'attention du monde.

Ils ont débarqué à Sharjah avec la même énergie que celle qu'ils transmettent dans leurs vidéos, avec cette joie et ce sourire qui vous invitent à vous lever de votre siège et à vous mettre à danser vous aussi. Les écouter et les voir en concert est encore plus impressionnant, car ils ne s'arrêtent pas de chanter, ils continuent de bouger ! Impossible de rester impassible devant le spectacle qu'ils offrent.

Ils sont sept, sept seulement, les petits qui envahissent la formidable scène de la Salle de Bal du Parc des Expositions, dont deux filles, mais ils remplissent tout de cette manière non-stop, tout en accords et en rythmes, qui les fait passer d'un endroit à l'autre, qui nous fait tous passer avec eux. Un talent naturel qui s'ajoute sûrement à de nombreuses heures de préparation pour parvenir à une coordination parfaite entre eux. Mains, pieds, hanches, tête...

Qui ne les connaît pas ? Qui, même sans le vouloir, ne les a pas vus sur le petit écran d'un téléphone portable ? Ils envahissent les différents réseaux sociaux. De Tick Tock, avec cinq millions et demi de followers, à YouTube, une plateforme où leurs vidéos comptent trois millions et demi d'abonnements, en passant par Instagram, dont le compte nous apprend que près de huit millions de personnes les suivent déjà, bien qu'il n'y ait que cent quatre-vingt-dix personnes privilégiées qu'ils ont choisies. Et justement, sur ce réseau, profitant de leur séjour à Sharjah, ils ont téléchargé (Reels) quelques secondes amusantes dans lesquelles ils dansent au rythme de "La Macarena", oui la même, celle de Los del Río. Les Espagnols doivent être contents de leur Macarena, qui fait parler d'elle depuis trois décennies. Comme ces enfants, qui aurait pensé que cette chanson aurait une longue et infatigable carrière ? Eh bien, qu'ils continuent, tous et chacun, à accumuler les années.

Mais revenons au Festival de lecture pour enfants où Masaka Kids Africana présentera son spectacle à plusieurs reprises. Un montage plein de lumières colorées où certains de leurs enregistrements, certaines de leurs vidéos les plus populaires, sont projetés sur un écran géant en arrière-plan, tandis qu'ils dansent et chantent. Les premiers accords retentissent et vous êtes déjà conquis. Ces jeunes osent tous les rythmes : gospel, reggae, pop, afro... Un répertoire dans lequel ils mélangent des chansons internationales très connues avec leurs propres compositions. Et s'ils viennent du continent africain, ils ne pouvaient pas manquer la chanson de Shakira choisie par la FIFA pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud : Waka, Waka (This is Africa).

La scène vibre, les grands artistes sur scène vibrent, les spectateurs dans leurs fauteuils aussi. Et ils ne se contentent pas de danser, leurs voix sont aussi dignes d'intérêt. Habibi habibi" sounds, welcome to my city, disent les paroles de cette chanson qui invite aussi à s'amuser : enjoy. Des moments magiques, comme celui où l'un des membres du groupe demande aussi aux enfants du public de chanter avec lui, ou lorsqu'il joue de la batterie dans un coin de la scène, ou encore lorsque ses pieds jouent avec des boîtes de conserve qui ne tombent pas par terre... Ensemble ou séparément, les membres de Masaka Kids Africana ont aussi conquis les Émiratis avec cette façon particulière d'appréhender la vie, de se donner à la musique et d'y chercher l'espoir et la joie, malgré les adversités, qu'ils connaissent mieux qu'il n'en faut.

Derrière chacun de ces enfants se cachent des histoires non désirées qui s'écrivent avec le mot tristesse, mais qui ont trouvé sur leur chemin la générosité. Grâce à un jeune électricien nommé Suuna Hassan, ces orphelins sans-abri ont trouvé un foyer, et grâce à leur envie de danser avec la vie, ils ont été invités à de nombreuses fêtes où ils ont pu montrer leurs danses : celle du dépassement, de l'émotion, de l'effort, de l'amour... Ils sont l'exemple que les destins peuvent changer du jour au lendemain, que rien n'est définitif et que l'espoir est un grand compagnon de route. A leurs tristes histoires du passé s'en ajoutent d'autres qui pourraient bien faire l'objet d'un film. L'endroit où ils ont dû vivre n'est pas facile, mais ils ont appris que l'on peut trouver de bonnes personnes partout et que la chaleur d'un sourire guérit les cœurs ; c'est peut-être pour cette raison qu'ils nous offrent aussi le leur.

Masaka Kids Africana sont montés sur la scène de ce festival, organisé par l'Autorité du livre de Sharjah, pour la troisième fois depuis son ouverture le 3 mai, sans perdre une once d'énergie, et ils en ont encore deux à faire, où nous sommes sûrs qu'ils récolteront une fois de plus des accolades et des éloges.

Nous avons la chance de pouvoir en profiter, alors que le spectacle continue !