Le Club des exportateurs et la FEEX demandent instamment au gouvernement de réglementer le télétravail international

Le Club espagnol des exportateurs et des investisseurs, dans une note technique élaborée conjointement par le Comité de réflexion sur l'exportation et Ángeles González-Vigil, secrétaire générale de l'Association espagnole de mobilité internationale de la main-d'œuvre (FEEX), considère qu'il est essentiel que l'Espagne dispose d'une réglementation spécifique régissant la figure du télétravail international pour renforcer son attractivité en tant que destination pour les professionnels étrangers et favoriser la reprise économique à l'heure actuelle.
Le Club des exportateurs et la FEEX considèrent qu'il n'existe pas de réglementation en Espagne pour couvrir le télétravail international, à commencer par la réglementation sur l'immigration ou la fiscalité, ce qui générerait une situation d'incertitude juridique tant pour les entreprises que pour les employés. En ce sens, ils soulignent la nécessité de jeter les bases d'une future proposition de cadre réglementaire dans les domaines de la migration, de la fiscalité, du travail et de la sécurité sociale.
En outre, ils soulignent les progrès notables réalisés par les pays tiers par rapport à l'Espagne dans la mise en place d'une autorisation de travail spécifique pour les télétravailleurs internationaux. Concrètement, les pays qui ont déjà mis en place des visas spécifiques pour ce type de travailleurs sont aussi bien des pays de l'UE, comme la Croatie et l'Estonie, que des pays tiers, comme la Géorgie, les Émirats arabes unis, Antigua-et-Barbuda et la Barbade, pour ne citer que quelques exemples.
L'auteur de la note technique et le Club des exportateurs soulignent que, en l'absence de règles juridiques réglementant spécifiquement la situation du télétravail international, les entreprises ont dû résoudre légalement ces scénarios en utilisant d'autres formules à leur disposition, pourtant conçues à cet effet, comme les situations de détachement temporaire.
"De nombreuses entreprises et travailleurs proposent des services de télétravail international sans soutien juridique adéquat et avec le risque qui en découle dans les domaines fiscal, migratoire et du travail, y compris la sécurité sociale", explique Ángeles González-Vigil, auteur de la note technique et secrétaire générale de l'Association espagnole de la mobilité internationale du travail (FEEX).
Selon elle, l'Espagne passe également à côté d'opportunités très intéressantes découlant du fait qu'elle est l'une des destinations les plus populaires pour le travail à distance. À cet égard, une étude réalisée par InterNations en 2020, a indiqué que parmi les meilleures villes du monde où combiner travail et vie pour les étrangers, il y a quatre villes espagnoles : Valence, Alicante, Malaga et Madrid.
"L'Espagne est une destination très attrayante pour les télétravailleurs internationaux, mais des obstacles administratifs peuvent être rencontrés, car il n'existe pas de réglementation légale pour protéger et réguler la situation du télétravail international", ajoute la spécialiste.
À cet égard, afin de promouvoir une réglementation spécifique qui couvre ces nouvelles situations de travail, qui permettent aux travailleurs de se passer de leur lien physique avec le ou les centres de travail de leur employeur, tant le Club des exportateurs que la FEEX demandent des réformes réglementaires dans les domaines de l'emploi et de la sécurité sociale, de l'immigration et de la fiscalité.
Plus précisément, du côté du travail et de la sécurité sociale, ils considèrent que le nouveau cas du télétravail international pourrait être intégré comme un nouvel amendement à la directive sur le détachement des travailleurs (directive (UE) 96/71/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 1996). En outre, ils estiment qu'il serait nécessaire d'étendre le contenu de la législation communautaire actuelle en mettant en œuvre des règles communes en matière de prévention des risques professionnels dans le domaine du télétravail international dans toute l'Union européenne.
En matière de migration, ils recommandent de faciliter et d'accélérer l'octroi de visas et de permis de séjour afin d'attirer les investissements et les talents en Espagne, bien qu'ils soulignent que le projet de loi sur la promotion de l'écosystème des entreprises émergentes pourrait mettre en œuvre cette catégorie de visa et de permis de séjour en Espagne.
Enfin, dans le domaine fiscal, ils demandent que soit évitée la double imposition des télétravailleurs résultant de l'application stricte des réglementations actuelles, tant au niveau national qu'international, qui ont été conçues bien avant que cette situation généralisée de télétravail international n'existe. Ils estiment également que la promotion d'incitations fiscales pour ce type de travail générerait à son tour des recettes provenant des dépenses propres des télétravailleurs internationaux, et contribuerait à accroître les recettes provenant, entre autres, des impôts indirects et des taxes à la consommation.