Israël s'engage à importer des voitures fabriquées au Maroc

Les bonnes relations diplomatiques et commerciales entre les deux pays continuent de se manifester dans de nombreux domaines 
Línea de ensamblaje de automóviles en la planta de ensamblaje de automóviles Renault-Nissan Tánger en Melloussa, al este de la ciudad portuaria de Tánger - AFP/FADEL SENNA
Chaîne de montage de voitures à l'usine Renault-Nissan de Tanger à Melloussa, à l'est de la ville portuaire de Tanger - AFP/FADEL SENNA
  1. Relations fructueuses entre Israël et le Maroc

Israël envisage d'importer des voitures fabriquées au Maroc dans des volumes importants, compte tenu de l'importance croissante du secteur automobile dans ce pays d'Afrique du nord. 

Le Maroc s'est positionné comme le principal producteur de voitures du continent africain, avec la présence sur son territoire de près de 250 entreprises dédiées à la fabrication d'automobiles et de leurs composants, et cela se remarque. 

Israël envisage d'acheter en plus grand nombre des véhicules fabriqués au Maroc, face à l'embargo commercial imposé par la Turquie à la suite de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza contre le groupe extrémiste palestinien Hamas, comme le rapporte Morocco World News sur la base d'informations fournies par Calcalist. 

Jusqu'à présent, seul un nombre limité de véhicules fabriqués au Maroc arrivait en Israël, principalement des modèles de la société française Renault, y compris la marque Dacia, qui appartient au groupe automobile français. Dans les mois à venir, ces modèles devraient être rejoints par des Peugeot 208 produites dans les usines de Stellantis, dans l'enclave marocaine de Kenitra. Stellantis est le résultat d'une fusion entre le groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles et le groupe français PSA Peugeot, ce qui témoigne de la présence d'entreprises importantes au Maroc, telles que Renault.

Automóviles fabricados en Marruecos y destinados a la exportación esperan ser embarcados en el puerto de Tanger Med - REUTERS/ ABDELHAK BALHAKI
Des voitures fabriquées au Maroc et destinées à l'exportation attendent d'être chargées dans le port de Tanger Med - REUTERS/ ABDELHAK BALHAKI

La première version de la Peugeot 208 prévue pour l'importation est le modèle PURE TECH turbocompressé, les versions hybrides devant arriver de la production européenne l'année prochaine. 

Stellantis a ouvert son usine de Kénitra en 2019. Le constructeur automobile a annoncé son intention de doubler la capacité de production de l'usine pour atteindre 450 000 véhicules par an au Maroc, ce qui créera 2 000 nouveaux emplois. 

Les problèmes avec la Turquie affectent Israël. Des marques telles que Hyundai, Toyota, Renault et Ford n'ont pas été approvisionnées par la production turque depuis le mois de mai en raison de l'embargo décrété par le pays turc en guise de réprimande pour l'opération militaire israélienne à Gaza, ce qui a contraint les importateurs de voitures israéliennes à chercher d'autres marchés.

En réponse, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, s'est engagé à rechercher de nouvelles alternatives commerciales, en se concentrant sur la production nationale et les importations en provenance d'autres pays, tels que le Maroc. 

L'industrie automobile marocaine représente actuellement 22 % du produit intérieur brut (PIB) et 14 milliards de dollars d'exportations. Le pays s'efforce de maintenir sa position en tant que centre majeur de fabrication automobile, notamment en s'engageant en faveur des véhicules électriques. Le secteur automobile emploie 220 000 personnes.

Complejo industrial de Renault en Tánger, Marruecos - PHOTO/FILE
Complexe industriel de Renault à Tanger, au Maroc - PHOTO/FILE

Relations fructueuses entre Israël et le Maroc

Les liens entre Israël et le Maroc sont actuellement solides après que le royaume marocain a établi des relations diplomatiques avec l'État israélien dans le sillage des accords d'Abraham de septembre 2020, parrainés par les États-Unis, en vertu desquels plusieurs pays arabes tels que les Émirats arabes unis et Bahreïn ont établi des liens avec le pays hébreu dans le but de pacifier le Moyen-Orient et de promouvoir le développement régional. En retour, le Maroc a reçu en décembre 2020 le soutien de l'administration américaine de Donald Trump pour son plan d'autonomie pour le Sahara occidental, soutien qui a été maintenu sous l'administration actuelle dirigée par Joe Biden. 

Dans cette dynamique, la coopération entre Israël et le Maroc dans tous les domaines a connu une croissance exponentielle. Des accords de collaboration ont été conclus dans des secteurs tels que l'armement, le commerce et même les nouvelles technologies, dont le royaume marocain a bénéficié en profitant du grand développement technologique d'Israël et le pays israélien en profitant de divers secteurs économiques dans lesquels le pays nord-africain se distingue. 

Les économies des deux nations ont bénéficié de cette relation d'alliance. Ainsi, les échanges commerciaux entre le Maroc et Israël ont atteint 8,5 milliards de dollars en juin 2024, soit une augmentation de 124% par rapport à juin 2023, selon l'Institut de la paix des accords d'Abraham. En effet, 2023 a été une année exceptionnelle en termes d'échanges israélo-marocains, qui ont doublé l'année dernière pour atteindre 116,7 millions de dollars. 

Cependant, certains ne voient pas d'un bon œil l'alliance du Maroc avec Israël, arguant que la dure opération militaire menée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Cette opération militaire a été déclenchée par les attaques terroristes menées par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, qui ont fait 1 200 morts et 250 personnes ont été enlevées.