Les approvisionnements ont diminué au cours des dernières semaines, suscitant des craintes en Europe quant à une éventuelle coupure de gaz

La Russie reprend ses livraisons de gaz à l'Allemagne via Nord Stream

photo_camera AFP/JOHN MACDOUGALL - Le gazoduc Nord Stream approvisionne l'Allemagne en gaz russe

Après 10 jours, le gaz a recommencé à circuler dans le gazoduc Nord Stream vers l'Allemagne. Toutefois, l'oléoduc ne fonctionne qu'à 30 % de sa capacité maximale, et Berlin a prévenu que cela n'était pas suffisant pour exclure une éventuelle pénurie. Depuis des semaines, l'Europe craint une éventuelle interruption de l'approvisionnement en gaz en provenance de Russie, le géant russe Gazprom ayant récemment réduit la capacité maximale du gazoduc d'environ 40 %. 

Mapa de Europa con las redes de gasoductos procedentes de Rusia, incluido el Nord Stream 1 que se ha reabierto tras los trabajos de mantenimiento AFP/AFP

La nouvelle de la reprise des livraisons de gaz n'a pas apaisé les craintes en Europe, qui n'exclut pas une suspension totale des approvisionnements. "Poutine joue sur notre dépendance et nos peurs", a déclaré Norbert Röttgen, un député CDU, à la radio allemande Deutschlandfunk. Röttgen estime, comme de nombreux Européens, que même si le gaz circule à nouveau via Nord Stream 1, "nous devons être prêts à ce que Poutine ferme le robinet à la prochaine occasion".

L'Allemagne est l'un des pays qui souffre le plus de cette situation. La plus grande économie de l'UE - et le plus gros client de Gazprom - a lancé son plan d'urgence pour faire face à une éventuelle coupure de gaz russe. Rationner l'eau chaude, fermer les piscines et tamiser l'éclairage public sont quelques-unes des mesures prises par Berlin au milieu de cette crise énergétique qui touche tout le continent. 

El vicecanciller y ministro de Economía alemán, Robert Habeck, se dirige a una rueda de prensa en Viena, Austria REUTERS/LEONHARD FOEGER

Pour cette raison, et dans le but de préparer une éventuelle réduction au niveau européen, la Commission européenne a demandé aux États membres de réduire leur demande de gaz de 15 % au cours des huit prochains mois. L'organe présidé par Ursula von der Leyen a également assuré que les coupures seront obligatoires en cas d'urgence. "Si jamais il y a une perturbation majeure ou même une interruption totale de l'approvisionnement en gaz (russe), l'Europe devra être préparée", a déclaré von der Leyen. 

Instalación de aterrizaje del gasoducto Nord Stream 1 del Mar Báltico y la estación de transferencia del gasoducto OPAL, el enlace del gasoducto del Mar Báltico, en Lubmin, Alemania, el jueves 21 de julio de 2022 AP/MARKUS SCHREIBER

Cependant, certains pays comme l'Espagne et le Portugal ont rejeté le plan proposé par Bruxelles, soulignant qu'ils utilisent très peu de gaz russe par rapport aux autres nations de l'UE. "Quoi qu'il arrive, les familles espagnoles ne subiront pas de coupures de gaz ou d'électricité dans leurs foyers", a déclaré la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera. "Contrairement à d'autres pays, les Espagnols n'ont pas vécu au-dessus de nos moyens en matière d'énergie", a expliqué la ministre, comme le rapporte Cinco Días. En revanche, son homologue portugais, Joao Galamba, a jugé la mesure "insoutenable" et "disproportionnée". L'homme politique portugais a également rappelé que "le Portugal a été désavantagé pendant des années et des années parce qu'il n'avait pas de liens"

AP/GENVA SAVILOV - Un empleado girando una válvula de una instalación de gas durante un ejercicio de entrenamiento de emergencias en la ciudad Boyarka en la región de Kiev
La Russie rend les sanctions européennes responsables de l'arrêt du Nord Stream

Le 11 juillet, la Russie a fermé le pipeline de la mer Baltique pour maintenance. Selon Moscou, la société allemande Siemens Energy n'a pas renvoyé à temps une turbine en cours de réparation au Canada, qui était nécessaire au pompage du gaz.

La Russie a imputé le retard et la "complication des travaux de maintenance" aux sanctions imposées par l'Union européenne. De même, un jour avant la reprise des livraisons, le président russe Vladimir Poutine a accusé le Canada de retarder l'envoi de la turbine à son propre avantage

El presidente ruso, Vladímir Putin, se reúne con periodistas tras una cumbre de líderes de los estados garantes del proceso de Astaná SPUTNIK/SERGEI SAVOSTYANOV via REUTERS

Le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a quant à lui accusé la Russie de faire du chantage énergétique à l'Europe, ce que Moscou a démenti, faisant à nouveau allusion aux sanctions européennes imposées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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