L'Algérie cherche à stimuler l'agriculture pour assurer la sécurité alimentaire

Les autorités algériennes tentent de stimuler le secteur agricole, qui a été pendant de nombreuses années loin de l'attention de l'État par rapport à ses voisins régionaux en raison d'une dépendance excessive à l'égard des importations de pétrole et de gaz.
À cette fin, lors d'un récent conseil des ministres, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné la nécessité de donner plus d'importance à l'agriculture, qui représente le deuxième secteur le plus important après l'industrie des combustibles fossiles.
Selon l'agence de presse officielle algérienne, Tebboune a demandé aux autorités de se concentrer sur ce secteur qui, comme dans d'autres pays arabes, est confronté à des défis tels que la sécheresse et les pénuries d'eau dues au changement climatique.
Cette démarche pourrait marquer une nouvelle orientation pour le développement de l'investissement dans l'agriculture, un secteur à fort potentiel auquel les autorités n'ont pas prêté attention jusqu'à présent.
Comme le rappelle Al-Arab, depuis 2001, aucun gouvernement n'a été en mesure d'élaborer une stratégie claire pour développer cette industrie. Actuellement, le ministère de l'agriculture effectue un recensement complet de l'agriculture et de l'élevage dans tout le pays, qui devrait fournir des données précises sur la taille des actifs dans ce secteur.
La première phase du processus de recensement, qui a débuté à la fin de l'année 2021, a inclus cinq États, à savoir Ain Temouchent, Tipaza, Mila, Ghardaïa et Adrar.

Le recensement général des zones agricoles et d'élevage dans le pays est basé sur l'utilisation de techniques de numérisation et de traitement des données. Il y a deux ans, le ministère a commencé à utiliser pour la première fois des drones pour ce processus, en particulier pour le recensement des exploitations agricoles et d'élevage dans les zones désertiques.
Le processus de recensement devrait permettre de collecter toutes les données sur les investissements agricoles répartis sur l'ensemble du territoire, ainsi que sur la main-d'œuvre, les assurances, les ressources en eau, le bétail, le taux d'exploitation des terres et tous les autres aspects liés au secteur.
L'économiste Anwar Sekio - cité par les médias arabes - souligne qu'à l'issue du processus de recensement, des informations particulières pourront être trouvées en vue de recherches futures.

Les autorités algériennes redoublent d'efforts pour que le processus soit le plus rapide possible, car la hausse des prix mondiaux a exercé une pression énorme sur les prix des denrées alimentaires.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement cherche à mettre en place des bases agricoles modernes, efficaces, performantes et compétitives afin d'assurer la sécurité alimentaire à court terme.
L'Algérie compterait plus d'un million d'exploitations agricoles et d'élevage, mais il semble qu'elles ne soient pas suffisantes pour atteindre la suffisance alimentaire, note Al-Arab.

Le revenu agricole représente 13 % du produit intérieur brut du pays, soit 25 milliards de dollars par an, tandis que 2,5 millions de personnes sur une population de 44 millions travaillent dans le secteur, selon les estimations officielles.
Le secteur a également réussi à atteindre une croissance moyenne d'environ 2,7 % au cours de la dernière décennie, répondant aux besoins alimentaires de la population à hauteur d'environ 73 %, selon les données du gouvernement.
Cependant, le secteur, qui dépend fortement des précipitations et dont les salaires sont bas, ne s'est pas développé comme prévu. En outre, les technologies modernes qui pourraient stimuler la croissance sont à peine utilisées.