Youssef Alaoui, président du Groupe parlementaire de la CGEM, a participé à la Journée nationale de l'industrie marocaine et Atalayar a pu s'entretenir avec lui des possibilités d'investissement pour les entreprises dans le royaume marocain

Marruecos apuesta por una financiación más innovadora

Atalayar s'est entretenu avec Youssef Alaoui, président du Groupe parlementaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), pour évoquer la Journée nationale de l'industrie marocaine qui s'est tenue à Casablanca. Le pays d'Afrique du Nord est clairement engagé dans l'idée de favoriser des investissements plus innovants, loin des investissements traditionnels et plus axés sur les fonds d'investissement. 

Quels sont les points forts de la Journée de l'industrie marocaine à Casablanca ?  

Bien évidemment, cette conférence fait suite à celle qui s'est tenue il y a quelques semaines, organisée par le chef du gouvernement, et qui a clairement exposé la charte d'investissement qui a été adoptée. Cette charte d'investissement, qui a pour horizon 2026, repose sur un investissement de 550 milliards de dirhams et la création de 500.000 emplois, mais les deux tiers de l'investissement doivent provenir du secteur privé.  

Nous avons organisé la Journée de l'industrie et le secteur privé a effectivement été sollicité. Je crois que le mot clé pour moi, dans toutes les économies, c'est l'emploi, la création d'emplois. Au Maroc, il y a une population assez jeune qui sort de l'université ou des centres de formation et pour laquelle nous devons effectivement résoudre le problème de l'emploi, et je crois que l'industrie est autant consommatrice de main-d'œuvre que les services.  

Dans le panel où je suis intervenu, nous avons clairement parlé de financement. L'idée est qu'il faut s'éloigner des canaux traditionnels de financement uniquement par les banques et qu'il faut aller vers des financements plus innovants, c'est-à-dire, par exemple, aller vers ce que vous connaissez déjà, les fonds d'investissement pour capitaliser les entreprises. Nous avons beaucoup de tissu de PME, et les PME ont besoin d'être capitalisées et je crois que c'est à ce moment-là qu'on ne peut pas se contenter de la dette bancaire, il faut absolument qu'il y ait des fonds de capital-risque et qu'on aide ces entreprises à se développer.  

Nous parlons aussi de revers, après deux ans de COVID, nous n'aurions jamais pu croire que la guerre entre la Russie et l'Ukraine se produirait également. Dans ce scénario, la trésorerie des entreprises avec l'inflation continue d'être mise à mal et donc l'idée est que le secteur bancaire continue d'accompagner les PME, parce que c'est une crise très importante et on le voit dans l'inflation. Nous pensons aussi qu'il est nécessaire que les PME se concentrent de plus en plus sur ce qu'elles veulent faire, c'est-à-dire investir. À la CGEM, nous préconisons le développement d'un parc locatif et, vous savez, dans un investissement de 100, si l'entrepreneur doit mettre 50 pour le terrain et les bâtiments, les 50 % qui vont à l'improductif ne me semblent pas corrects, il est donc absolument nécessaire d'aller vers le développement de parcs locatifs.  

Nous pouvons consacrer tous nos fonds à l'aide à l'investissement dans la création d'emplois, qu'une entreprise donne 100 et mette 50 dans l'outil industriel, ce n'est pas la même chose qu'une entreprise qui donne 100 mais sans l'outil industriel et cela peut créer plus d'emplois et créer plus de croissance. L'atelier auquel nous avons participé était un atelier sur le financement et nous avons parlé de plus de fonds d'investissement, de moins de dette bancaire, de plus d'investissement dans l'outil de production que dans l'immobilier.  

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L'investisseur européen est assez intéressant, nous sommes dans un environnement international et nous regardons beaucoup la sécurité d'un point de vue juridique, quel message pouvez-vous donner aux investisseurs sur ce point ?  

Eh bien, je voudrais souligner que les investisseurs étrangers au Maroc sont marocains pour moi, c'est une loi marocaine et donc ils ont les mêmes garanties de protection que n'importe quel marocain. Et je crois que la loi s'applique à tout le monde. Mais il n'est pas nécessaire d'en savoir plus. Je pense que, dans de nombreux projets, la charte d'investissement peut être basée sur des subventions. N'oublions pas que le Maroc converge vers un taux d'imposition de 20 %, ce qui en fera l'un des taux les plus bas, sinon le plus bas du bassin méditerranéen et je pense que nous avons maintenant aussi développé de plus en plus d'outils d'arbitrage. Au lieu de la justice classique que nous connaissons, je vous encourage donc à recourir à l'arbitrage. C'est moins long, moins coûteux et on peut arriver à un accord quand il y a des litiges. Il y a toutes les garanties que l'on connaît en Europe, ce sont les mêmes garanties qu'ici.