Les méga-structures situées dans le sud du Maroc seront un moteur du développement commercial de l'ensemble du continent africain, selon un ancien fonctionnaire sénégalais lors d'une conférence intitulée "Dakhla, hub africain". Les principaux projets en cours dans le royaume alaouite sont le nouveau port atlantique de Dakhla, qui vise à devenir une importante plate-forme logistique et un centre clé pour la pêche et les activités portuaires commerciales, et la route Tiznit-Dajla.
Selon l'ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, Mancor Ndiaye, il a souligné que ces nouvelles infrastructures permettront au Royaume de s'ouvrir à l'Afrique subsaharienne et de favoriser le "développement du commerce intra-africain et régional".

Nouveaux hubs continentaux
Les régions du sud du Maroc, en fonction de leur orographie, connaissent des niveaux historiques de croissance économique dans les secteurs industriel et financier, a déclaré Ndiaye. L'ex-diplomate sénégalais a également souligné que, grâce à la mise en œuvre progressive de plusieurs projets dans la région, le sud du Maroc évolue vers son objectif de devenir un pôle industriel, logistique et touristique. Lors du même événement, le chef du département de l'information de la direction marocaine des études et des prévisions financières, Ibrahim al-Hasnawi, a souligné que l'économie de la région marocaine de Dakhla-Oued Eddahab a augmenté jusqu'à 11,9% dans les années entre 2014 et 2019. Al-Hasnawi attribue cette croissance économique à la Stratégie nationale de développement des régions du Sud du Maroc, devenue opérationnelle en 2014.
Par ailleurs, Al-Hasnawi a souligné, en ce qui concerne le potentiel économique de la région, que Dakhla-Oued Eddahab est la région marocaine dont le produit intérieur brut par habitant est le plus élevé du pays. Ces bons chiffres sont dus aux bons résultats obtenus dans le secteur de la pêche et dans le secteur des services.

Dakhla, située sur la côte atlantique du Maroc, est une zone à haute valeur stratégique particulièrement attrayante pour les investisseurs qui cherchent à enraciner leurs activités en Afrique et à importer vers les marchés européens. Le nouveau port qui sera construit dans la région a pour but de stimuler la capacité industrielle de la région, car davantage d'entreprises s'installent dans la plateforme logistique adjacente au port, ce qui stimulera la croissance économique de la région. A propos de la construction du port, Sanaa El Amrani, de la Direction des Ports et du Domaine Public Maritime au Ministère de l'Equipement et de l'Eau, a commenté que "la création de ce nouveau port sur la façade atlantique répond à des objectifs géostratégiques liés au développement régional et aux spécificités du secteur de la pêche maritime".
Le port reflète la vision d'avenir du Maroc, qui souhaite diversifier les activités économiques dans la région. Selon les prévisions, le port sera l'un des plus avancés sur le plan technologique et son trafic pourra atteindre 2,2 millions de tonnes de produits commercialisés au cours de sa seule première année d'exploitation. Le nouveau port de Dakhla servira de lien entre les continents européen et africain.

Selon la direction temporaire chargée de la construction de la route nationale N°1 Tiznit-Dajla, un budget de 58,42 millions de dirhams était nécessaire. L'autoroute, située à l'ouest de la ville marocaine d'El-Ayoune, aura une longueur de 7 kilomètres et la durée des travaux est estimée à 10 mois. La création de cette nouvelle autoroute s'inscrit dans le cadre du plan de développement des régions du sud du pays lancé en 2015 par le roi Mohammed VI.
L'objectif de cette nouvelle route est de raccourcir les distances dans le pays en réduisant les temps de trajet et en évitant les éventuelles fermetures de routes dues aux inondations ou à l'ensablement, ainsi que de réduire les coûts d'exploitation des véhicules et d'améliorer les services logistiques pour le transport des personnes et des marchandises.
En outre, la nouvelle autoroute, qui aura une longueur de plus de 1 000 kilomètres, renforcera les liens économiques et commerciaux entre les différentes régions du pays et sa profondeur africaine, tout en améliorant la sécurité routière.