L'Espagne et le Maroc ont un intérêt commun à renforcer leurs liens

Atalayar a eu l'occasion de s'entretenir avec Adil Rais, président de l'association patronale CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceima et coprésident du CEMAES, à l'occasion de l'événement "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region" qui s'est tenu à Valence, afin d'analyser le large éventail d'opportunités d'investissement dans la région du nord du Maroc
<p>Adil Rais, presidente de la patronal CGEM Tánger-Tetuán-Alhucemas y copresidente de CEMAES - PHOTO/ATALAYAR&nbsp;</p>
Adil Rais, président de l'association patronale CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceima et co-président du CEMAES - PHOTO/ATALAYAR

L'auditorium de l'Autorité portuaire de Valence a accueilli une nouvelle édition de l'événement "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region", après celles de Casablanca, Barcelone et Séville, afin de présenter l'attractivité pour l'investissement de la région nord marocaine de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. 

Les relations entre l'Espagne et le Maroc sont actuellement excellentes et favorisent les relations économiques et commerciales entre les deux pays. Dans ce contexte, l'événement "Doing Business" a permis de réunir des autorités publiques, des experts et des entrepreneurs en vue de promouvoir le développement des affaires et des entreprises dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

La rencontre a été organisée conjointement par le Centre Régional d'Investissement de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, la Chambre Officielle de Commerce Espagnole au Maroc-Tanger, le Consulat Général du Royaume du Maroc à Valence, le Conseil de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le Conseil Economique Maroc-Espagne (CEMAES), la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, la Chambre de commerce de Valence, la Confédération des entreprises de la Communauté valencienne (CEV), l'Institut valencien pour la compétitivité des entreprises (IVACE) et l'Autorité portuaire de Valence. 

<p>Adil Rais,en su intervención en el “Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region” celebrado en Valencia - PHOTO/ATALAYAR</p>
Adil Rais, lors de la conférence « Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region » qui s'est tenue à Valence. 
- PHOTO/ATALAYAR

Atalayar s'est entretenu avec Adil Rais, président de l'association patronale CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceima et coprésident du CEMAES, afin de discuter des nombreuses possibilités d'investissement et d'affaires en Espagne et au Maroc et, en particulier, dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.  

Nous avons besoin de plus d'informations, de meilleures connaissances pour attirer les investissements espagnols, pour augmenter les investissements espagnols au Maroc et, dans ce cas, dans la région de Tanger, Tétouan et Al Hoceima. 

Je pense que oui, nous méritons un niveau d'investissement plus élevé, au Maroc ou en Espagne ; que les Marocains qui ont investi ou qui ont commencé à investir en Afrique pensent qu'il est également important d'investir en Espagne. 

Nous faisons le maximum, nous informons et nous promouvons. Nous allons organiser prochainement trois réunions dans trois villes marocaines pour mieux faire connaître l'Espagne aux hommes d'affaires marocains, car nous pensons qu'il y a une véritable méconnaissance de l'Espagne d'aujourd'hui, moderne, décentralisée, très tournée vers l'Europe et l'Amérique latine.

Je crois que nous devons améliorer cette connaissance et informer les Espagnols qu'ils ont une importante opportunité de croissance en investissant au Maroc. Les Espagnols au Maroc et les Marocains en Espagne ont un intérêt commun à resserrer les liens et à aller plus loin. Nos pays méritent davantage. 

Et la réalité est claire, Monsieur Rais, puisque vous avez donné des chiffres sur les échanges commerciaux. Quels chiffres pouvons-nous fournir ? L'année dernière, c'était déjà un chiffre très élevé.

L'année dernière, c'était 20 milliards d'euros. Pour cette année, les prévisions estiment que nous atteindrons 22 milliards, ce qui signifierait une croissance de 10 %, mais le commerce est une chose et l'investissement en est une autre. 

L'investissement est un message fort qu'il existe une union qui va au-delà du commerce entre les deux pays, c'est une police d'assurance. En cas de crise, l'investissement atténue la crise et reflète un échange d'intérêts entre les deux pays. C'est ce que nous devons faire. 

Les Espagnols doivent comprendre que le Maroc ne sera jamais un adversaire, mais un partenaire, un associé, un ami, un frère, parce que l'histoire nous unit ; et aussi que les Marocains considèrent l'Espagne comme un allié, un ami et un frère. Nous devons aller plus loin en termes d'investissements. 

<p>Adil Rais,en su intervención en el “Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region” celebrado en Valencia - PHOTO/ATALAYAR</p>
Adil Rais, lors de la conférence « Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region » qui s'est tenue à Valence - PHOTO/ATALAYAR

Je voudrais souligner, outre la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l'initiative de la façade atlantique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui est importante pour la stabilité du Sahel et la stabilité de l'Afrique du Nord. 

Sa Majesté a une idée brillante, je pense que c'est le moyen pour nous d'être dans une situation de coopération, dans une situation de croissance commune, et donc de minimiser le risque d'immigration, le risque de conflit, les risques politiques, etc. Je crois qu'il faut améliorer l'idée d'élargir le champ de la coopération et d'intégrer les pays pour arriver à l'amélioration que nous souhaitons dans une relation d'interdépendance entre les pays. 

L'organisation de la Coupe du monde de football 2030 par le Portugal, l'Espagne et le Maroc ouvre en fait déjà des portes à la collaboration, au développement d'infrastructures et au progrès dans divers secteurs. Nous devons faire connaître tout cela, les opportunités qui se créent et la nécessité de relever des défis très importants. 

Je pense qu'il s'agit d'une opportunité unique, mais je ne pense pas que nous l'aurons plus tard, dans 20 ans, pour refléter davantage cet intérêt commun. J'ai vu de nombreuses entreprises espagnoles intéressées par l'investissement, la coopération et la participation à des projets d'investissement au Maroc, en termes de tourisme, d'hôtellerie et d'infrastructure. 

Nous devons également développer l'idée d'un tourisme commun, avec le nord et le sud de l'Espagne. Un touriste, un amateur de football qui vient voir le sud de l'Espagne, qui va au Maroc, qui vient au Maroc, qui va en Espagne... Je pense que c'est une opportunité que nous devons utiliser pour qu'il y ait plus d'intégration et pour que, bien que nous n'appartenions pas au même pays, il s'agisse d'une terre, d'une région qui est la nôtre et qui est commune et qui peut nous aider à avoir des années de croissance, de développement et de paix.

Et si nous parvenons à construire le tunnel, l'étape sera déjà...

Ce serait fantastique. J'espère que l'Union européenne pourra nous aider, parce que le problème est un problème politique de plusieurs pays qui ne veulent pas que l'Afrique soit un lien, un crochet. Je pense qu'il faut aller plus loin que la peur. L'Espagne est convaincue que c'est important, le Maroc aussi, mais il faut l'expliquer aux pays européens qui ont aussi intérêt à faire de ce lien un lien qui pourrait permettre une relation plus étroite entre les deux continents.