L'ONCF du Maroc réduit ses commandes de nouveaux trains à 132 unités d'ici à 2030
Le Maroc a décidé de réduire de moitié l'appel d'offres pour les nouveaux trains dont l'Office national des chemins de fer (ONCF) doit se doter d'ici 2030. Comme le souligne Maghreb Intelligence, cela signifie que les commandes ont été réduites à 132 unités au lieu des 168 prévues à l'origine.
Le lot le plus cher comprend le matériel roulant grande vitesse et longue distance et est évalué à 760 millions d'euros. L'ONCF a également scindé en deux lots l'important appel d'offres qu'il avait lancé au milieu du mois pour l'achat initial de 168 trains, rapporte le portail marocain.
Plusieurs entreprises européennes ont déjà manifesté leur intérêt pour cet appel d'offres, dont l'espagnole Talgo et la française Alstom, qui a déjà fourni les douze premiers trains à grande vitesse à Al Boraq.
Cependant, selon Maghreb Intelligence, Alstom ne participera pas à l'appel d'offres marocain cette fois-ci en raison de la crise diplomatique entre Paris et Rabat. La direction d'Alstom a donc décidé de confier la négociation du contrat actuel à sa filiale espagnole, Alstom España, qui sera chargée de développer et de présenter l'appel d'offres, ainsi que de participer aux négociations avec l'ONCF et le gouvernement marocain pour la fourniture de trains à l'opérateur marocain.
La filiale espagnole d'Alstom fournit divers véhicules ferroviaires au Maroc depuis plus de dix ans. En 2011, par exemple, elle a expédié 190 tramways Citadis pour les systèmes de transport de Rabat et de Casablanca.
"Alstom espère surmonter la complexité des relations diplomatiques entre le Maroc et la France. Il entend également profiter du nouveau jeu géopolitique qui a fait de l'Espagne un partenaire privilégié du gouvernement marocain", explique le portail marocain.
Selon l'annonce de l'appel d'offres de l'ONCF, le premier lot, d'une valeur estimée à 760 millions d'euros, comprend 18 trains à grande vitesse et 40 trains à longue distance. Le deuxième lot comprend 150 trains pour le réseau régional, dont 60 trains de moyenne distance et 50 autres pour les services métropolitains, pour un coût estimé à 690 millions d'euros.
Le document indique également que sur les 168 trains annoncés par l'entreprise marocaine, 36 seront en option : six trains à grande vitesse, dix trains de moyenne distance et vingt trains métropolitains. Bien qu'il ait scindé la commande en deux, l'ONCF assure que cela ne signifie pas qu'à l'issue du dialogue compétitif - processus choisi pour réguler la concurrence - l'ensemble du marché pourra être attribué à un seul constructeur.
