Les grandes entreprises privées jouent un rôle important dans la reprise du progrès économique en Afrique

Le Maroc est dans le Top 3 des entreprises ayant un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars en Afrique

PHOTO/ATALAYAR - Oficina del Banco Attijariwafa en Casablanca
PHOTO/FILE - Attijariwafa Bank

Une étude du McKinsey Global Institute indique que le Maroc compte 20 entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars. 6 % des entreprises africaines qui dépassent ce chiffre sont basées au Maroc, qui se place en troisième position des pays ayant le plus d'entreprises avec ce chiffre d'affaires, derrière l'Afrique du sud, qui occupe la première place, avec 40 % des entreprises, et, en deuxième position, l'Égypte, avec 33 entreprises. Alors que l'Europe compte 2 700 entreprises ayant un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard de dollars, et l'Asie 3 300, en Afrique, 345 entreprises dépassent ce chiffre. 

L'étude, intitulée " Réimaginer la croissance économique en Afrique : transformer la diversité en opportunité ", a été publiée le 5 juin et présentée lors de l'Africa CEO Forum à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Parmi les entreprises marocaines incluses dans ces chiffres figurent Attijariwafa Bank, Maroc Telecom, Banque Centrale Populaire (BCP), Bank of Africa et LafargeHolcim Maroc.

Le potentiel du continent africain réside principalement dans la croissance démographique exponentielle. La population devrait doubler d'ici 2050 pour atteindre plus de 2,5 milliards de personnes, ce qui entraînera une augmentation de la production et de la consommation. Les dernières données montrent que la majorité de la population se situe aujourd'hui en dessous de la classe de consommation moyenne (<11 dollars par jour), comme l'explique le rapport : "cela viendrait gonfler les rangs des 250 millions d'Africains qui devraient rejoindre la classe de consommation d'ici 2030, débloquant ainsi 3 000 milliards de dollars de dépenses de consommation. Ces dépenses offrent aux entreprises la possibilité de proposer des prix abordables à grande échelle, de cibler leur expansion dans les zones de croissance et d'innover dans les chaînes de valeur locales".

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PHOTO/ARCHIVO - Maroc Telecom

L'étude souligne également la grande différence entre les pays au sein même du continent, "près de la moitié de la population africaine vit dans des pays où la croissance du PIB entre 2010 et 2019 a dépassé le taux de croissance moyen du continent de 4,2 % depuis 2000. Ces pays, (...) étaient en grande partie des économies de taille moyenne qui ont bénéficié d'une augmentation supérieure à la moyenne des investissements, des exportations et de l'urbanisation, ce qui a stimulé la productivité. Ces pays constituent des modèles précieux dont le continent peut s'inspirer. L'autre moitié de la population africaine vit dans des pays qui ont connu une croissance plus lente au cours de la dernière décennie".

L'économie africaine est en train de passer d'une économie reposant principalement sur l'agriculture et l'extraction à une économie reposant principalement sur le secteur des services, dont la valeur ajoutée brute s'élève à 56 %. La production dans les services ne bénéficiera que de l'augmentation de la productivité. Par rapport au reste des continents, "la productivité réelle du secteur des services en Afrique, qui s'élèvera à 7 200 dollars en 2019 contre 8 900 dollars en Inde, 17 700 dollars en Amérique latine et 20 900 dollars en Chine, est la plus faible de toutes les régions du monde. Il est essentiel que l'Afrique améliore sa productivité non seulement dans son secteur des services, mais aussi dans son secteur industriel. Et comme la moitié de la main-d'œuvre africaine est encore employée dans l'agriculture, l'augmentation de la productivité agricole et des revenus des agriculteurs reste essentielle".

La croissance économique de l'Afrique sera grandement favorisée par la manière dont elle adoptera les innovations de l'économie numérique. Les pays africains doivent investir davantage dans la recherche et le développement (R&D) et les partenaires internationaux devraient offrir un soutien à l'investissement pour créer des solutions numériques locales. En tirant parti de l'importante et jeune population du continent grâce à la technologie, à l'amélioration des infrastructures, à la santé et à l'éducation, l'Afrique pourrait devenir la prochaine locomotive de la croissance économique.