Le sommet de la coopération Afrique-Espagne comprenait également une table ronde consacrée à l'une des infrastructures clés de nombreux pays africains : les ports

Les ports, une question de souveraineté pour le continent africain

ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ- Africa Spain Cooperation Summit
ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Africa Spain Cooperation Summit

La table ronde a été animée par la journaliste gabonaise Naike Mba Ndong, avec la participation d'Abdoulaye Mamadou Ba, président de l'Autorité de la zone franche de Nouadhibou (Mauritanie) ; Joris Albert Thys, directeur du port autonome de Cotonou (Bénin) ; Bernard Serge César Bouya, directeur adjoint du port autonome de Pointe Noire (République du Congo) ; Yassir Yacoubi, directeur des transports et des infrastructures de SGTM Maroc ; Nicolás Andión, chef du département du développement commercial du port d'Algeciras ; et Jean René Mva, du port autonome de Douala (Cameroun).

Comme l'a souligné la modératrice dans son introduction, le développement d'un pays ou d'un continent est impossible sans le développement des infrastructures.

Le responsable de la zone franche de Nouadhibou a expliqué qu'elle a été créée en 2013 dans une zone située au nord de la Mauritanie, qui offre de nombreuses possibilités aux investisseurs, avec un guichet unique et des facilités foncières dans les zones industrielles et touristiques.

ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Africa Spain Cooperation Summit
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Cette zone offre également la possibilité de rapatrier les bénéfices et de bénéficier d'avantages fiscaux pendant une période pouvant aller jusqu'à 15 ans. Il s'agit d'une zone extrêmement active, dans un pays comme la Mauritanie, où la pêche est l'un des principaux secteurs économiques, grâce à ses 720 kilomètres de côtes.

Pour sa part, Joris Albert Thys a souligné la forme particulière de gestion du port de Cotonou, qui depuis 2018 est géré par l'autorité portuaire de Bruges et d'Anvers, car le gouvernement du Bénin considère que son port est très important pour l'économie du pays et a décidé qu'il était nécessaire d'entreprendre ces changements non seulement de l'intérieur.

Cette direction a modernisé et numérisé le port pour répondre à ses besoins. Selon M. Thys, l'objectif est de former une équipe qui reprendra la gestion autonome d'ici quatre ou cinq ans.

ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Africa Spain Cooperation Summit
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Bernard Serge César Bouya, directeur du port autonome de Pointe Noire, a souligné qu'il s'agit du seul port maritime en eau profonde du Cameroun, qui dessert une zone assez vaste comprenant non seulement le pays lui-même, mais aussi la République centrafricaine et une partie de l'Angola, et qu'il est très important pour le processus d'intégration économique des pays d'Afrique centrale. Quatre-vingt-dix pour cent des importations et des exportations du pays y transitent.

Aujourd'hui, il dispose d'infrastructures adaptées aux besoins de ses clients, lui permettant d'accueillir de grands navires de plus de 300 mètres. "Depuis 10 ans, nous enregistrons une croissance continue du nombre de conteneurs qui transitent chaque année, et plus de 80 % des marchandises sont des matières premières", a-t-il souligné.

ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Africa Spain Cooperation Summit
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Représentant le port d'Algésiras, Nicolás Andión l'a défini comme "un port africain, car nous sommes à 14 km de l'Afrique, plus près que Madrid. Nous connaissons le comportement des Africains grâce à notre coopération avec eux, qui a été, est et sera fondamentale".

Selon M. Andión, le port d'Algésiras fait partie des cinq plus grands ports d'Europe : "nous sommes un port très diversifié, avec des conteneurs, des cargaisons liquides, des navires de passagers... Avec le Maroc, nous avons une importante activité de coopération. Le détroit de Gibraltar est un bon exemple de la coopération entre l'Espagne et le Maroc. En outre, plus de six millions de personnes passent par notre port chaque année, à destination de l'Afrique, ainsi qu'un million et demi de voitures et 450 000 camions par an. Nous sommes très fiers d'être situés dans cette zone stratégique : le détroit de Gibraltar est la deuxième route maritime la plus fréquentée au monde. Pour nous, l'Afrique est essentielle et très importante.

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Enfin, Jean René Mva, du port de Douala (Cameroun), a informé l'auditoire du processus d'élargissement et de modernisation de ce port, avec un projet de développement qui prévoit une extension vers une île voisine (50 km). Des investissements seront réalisés pour moderniser les infrastructures et créer un espace de vie pour la promotion de l'économie locale.

"En termes d'innovation et de performance économique, le port de Douala a été classé 13e en Afrique, contre 30e l'année dernière. De nombreuses réformes sont en cours au port, notamment la réforme législative qui permettra le passage à une gestion privée", a-t-il expliqué.

Comme l'ont conclu les intervenants de cette table ronde, le développement de toutes ces infrastructures ne pourra se faire qu'avec des investisseurs spontanés et structurés.