L'arrestation a été effectuée après avoir accusé Abdul Bari Yate d' « appartenance à une organisation terroriste »

Les autorités turques arrêtent le leader du Parti démocratique du peuple kurde

PHOTO/ARCHIVE - Abdul Bari Yate du Parti démocratique du peuple kurde (HDP)

Les autorités turques ont arrêté le leader de l'opposition du Parti démocratique du peuple kurde (HDP, par son acronyme en turc), Abdul Bari Yate, au motif qu'il était « membre d'une organisation terroriste », en référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, par son acronyme en turc), qu'Ankara a placé sur ses listes terroristes, selon le quotidien Al-Ain News.

Le HDP est considéré par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan comme le bras politique du PKK et compte 65 députés au Parlement turc.

Selon le journal d'opposition turc Arte Gersk, Abdul Bari Yate est le coprésident de la branche du HDP dans l'État de Mos, à l'est du pays. Deux autres personnes proches de Yate ont également été arrêtées suite aux protestations contre l'arrestation du membre du parti kurde.

Selon les médias locaux, ils ont ensuite été traduits devant le ministère public pour ouvrir une enquête et ont été renvoyés devant un tribunal d'État.

Le même jour, l'avocat kurde Ebru Timtik est mort après 238 jours de grève de la faim pour demander un procès équitable après avoir été jugé et condamné en vertu de la législation « anti-terroriste » turque.

Timtik a été condamné en mars 2019 à treize ans et six mois de prison pour « être membre d'une organisation terroriste ». Cette sentence faisait partie du macro-procès contre 17 avocats qui ont été condamnés à un total de 159 ans de prison.

Dans une déclaration, le Conseil exécutif central du Parti démocratique du peuple, qui comprend des Kurdes et des secteurs de la gauche turque, a exprimé sa « tristesse et sa colère » à propos de la mort de Timtik, tout en blâmant le gouvernement Erdogan pour ce qui s'est passé.

La persécution des membres du HDP par le gouvernement Erdogan se poursuit. Le 15 mai dernier, cinq maires membres du parti démocratique ont été démis de leurs fonctions et un total de 21 des maires kurdes élus lors des élections de 2019 sont actuellement en prison.