Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, a suivi les traces de son président qui, il y a quelques jours, a passé un appel téléphonique à Netanyahu et s'est entretenu avec le ministre israélien des affaires étrangères, Gabi Ashkenazi. Israël est l'un des principaux alliés des États-Unis dans la région et ses relations marquent nombre des événements qui s'y déroulent et des liens qui sont entretenus avec des pays tiers. Le cas le plus clair est l'Iran, avec lequel Israël maintient une position beaucoup plus ferme qu'il ne semble que la nouvelle administration américaine le fera, ce qui conduit à une insistance féroce de Tel-Aviv pour maintenir la ligne dure adoptée par Trump.
Outre les relations avec l'Iran, l'une des questions qui a le plus changé avec l'arrivée de Biden est l'effort diplomatique pour résoudre le conflit israélo-palestinien. La position américaine est favorable à la solution des deux États, et cela a été réitéré par le secrétaire d'État américain à de multiples reprises depuis son arrivée au pouvoir.

C'est pourquoi, lors de son appel au ministre israélien, M. Blinken a mis cette possibilité sur la table comme étant la seule possible, en plus d'indiquer qu'elle est "la meilleure façon de garantir l'avenir d'Israël". "Deux États indépendants vivant ensemble démocratiquement", c'est ainsi que Blinken a dessiné l'avenir de la région, bien qu'il ait également mis en garde - ce que Biden a déjà fait - que l'engagement envers la sécurité d'Israël est absolu, et que toute action unilatérale contre sa sécurité sera rejetée par les États-Unis. C'est un signal d'alarme pour le Hamas, dont l'activité armée est préjudiciable à la société palestinienne dans son ensemble.
L'autre question d'une importance capitale à l'heure actuelle est la situation concernant l'accord nucléaire avec l'Iran. Israël s'y oppose fermement, car il considère qu'il ne peut pas céder au développement du programme nucléaire iranien, dont les objectifs, disent-ils, ne sont pas exactement pacifiques. Israël a également trouvé dans ses récentes alliances avec les pays du Golfe, comme les Émirats, un soutien important dans ce rejet du programme nucléaire iranien. La position de M. Biden, en revanche, est plus conciliante, car il estime qu'il vaut mieux contrôler le développement du programme que de s'y opposer carrément et que Téhéran doit continuer à faire des progrès dans ce domaine.
Cependant, la situation est délicate, car après l'accord in extremis conclu par l'AIEA et l'Iran concernant le maintien des contrôles et des inspections, bien que limité, la division interne en Iran entre ceux qui veulent éviter à tout prix un retour à l'accord et ceux qui œuvrent pour une levée des tensions est devenue visible hier au Parlement. Le gouvernement, signataire de l'accord avec l'AIEA, s'est opposé à la décision du législateur iranien, qui considère que l'accord est en contradiction avec la loi adoptée fin 2020 et, par conséquent, l'a rejeté.

Pour en revenir à Israël et à la Palestine, il est important de noter que cette année, des élections auront finalement lieu dans les territoires palestiniens - mais aussi en Israël, les quatrièmes en deux ans - et que les résultats de ces deux scrutins pourraient marquer l'avenir diplomatique. La position de Netanyahu est compliquée, avec les accusations de corruption portées contre lui, qui sont actuellement en cours de jugement, il faudra donc voir comment le Parlement israélien sera formé lors des élections du 23 mars.
Pour sa part, la Palestine doit faire face à trois élections en quelques mois. Des élections législatives auront lieu le 22 mai, des élections présidentielles à la fin du mois de juillet et des élections pour le Conseil national palestinien à la fin du mois d'août. Elles seront les premières à se tenir dans les territoires palestiniens depuis 15 ans. Le scénario qui en résultera, en fonction du pouvoir que le Fatah et le Hamas obtiendront, sera donc décisif pour les progrès ou les nouveaux revers dans la recherche d'une solution au conflit qui oppose depuis des décennies les Palestiniens et les Israéliens. La normalisation des relations entre Israël et des pays tels que le Maroc, les Émirats et Bahreïn pourrait également influencer la résolution, car ils pourraient jouer un rôle important de médiation.