La branche militaire du Jihad islamique palestinien est le groupe armé le plus important à Gaza après les Brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas. Elle est également présente dans certaines parties de la Cisjordanie, comme à Jénine, où elle a connu une recrudescence de la violence depuis le début de la guerre

Les Brigades Al-Quds, l'autre défi d'Israël à Gaza

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MAHMUD HAMS/AFP - Les Brigades Al-Quds lors d'un défilé militaire à Gaza en octobre 2022

La guerre actuelle d'Israël dans la bande de Gaza, qui a débuté le 7 octobre à la suite de l'invasion aérienne, maritime et terrestre du Hamas, vise principalement à sauver les plus de 200 otages et à mettre fin aux activités du groupe terroriste. Jusqu'à présent, le conflit initié par le Hamas a fait plus de 1 400 victimes en Israël et plus de 9 000 dans l'enclave palestinienne, selon les autorités de Gaza contrôlées par le Hamas.

Après des semaines de frappes aériennes sur Gaza et d'exhortation des habitants du nord du territoire à se déplacer vers le sud, les forces de défense israéliennes (FDI) mènent actuellement leur offensive terrestre. Jusqu'à présent, 25 soldats israéliens ont été tués au cours des combats avec le Hamas, tandis que des dizaines de membres de l'organisation islamiste, y compris des commandants, ont été éliminés. 

Toutefois, si le Hamas est la principale cible d'Israël dans la guerre actuelle, il n'est pas le seul groupe terroriste dans la bande de Gaza à lancer des missiles sur Israël et à planifier des attaques contre des civils et des soldats israéliens.

Le Jihad islamique palestinien, financé - comme le Hamas et le Hezbollah - par la République islamique d'Iran, est une autre organisation qui vise la destruction d'Israël. Son aile militaire, les Brigades Al-Quds, est le groupe armé le plus important à Gaza après les Brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas. Outre l'enclave palestinienne, le Jihad islamique palestinien et ses brigades sont également présents en Cisjordanie, où ils coopèrent avec les Brigades des martyrs d'Al Aqsa du Fatah - le parti au pouvoir dans les territoires palestiniens - et les Brigades du Hamas. 

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THOMAS COEX/AFP - Combattants des Brigades Al-Quds à Gaza

Bien que l'accent ait été mis ces dernières semaines sur le Hamas et ses actions, les brigades Al-Quds du Jihad islamique palestinien jouent également un rôle de premier plan dans la guerre actuelle. En effet, peu après l'invasion du sud d'Israël par le Hamas et la déclaration de guerre de Jérusalem qui s'en est suivie, les Brigades Al-Quds ont revendiqué une attaque à la frontière israélo-libanaise, affirmant qu'elle faisait partie de la "tempête d'Al-Aqsa", le nom qu'elles ont donné à l'opération contre Israël.

Les Brigades Al-Quds sont également responsables des tirs de roquettes et de missiles de Gaza sur Israël, non seulement au cours de cette guerre, mais aussi lors d'opérations antérieures. L'armée israélienne, pour sa part, a également mené des offensives contre Gaza visant à éliminer les commandants et les dirigeants du Jihad islamique palestinien, comme l'opération "Bouclier et flèche" de mai dernier, qui a débuté après que des centaines de roquettes ont été tirées sur Israël.  

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THOMAS COEX/AFP - Combattants des Brigades Al-Quds à Gaza

Outre les attaques menées depuis Gaza et le Sud-Liban dans le cadre du conflit actuel, le Jihad islamique palestinien a également annoncé qu'il détenait 30 des plus de 200 otages enlevés à Gaza et a menacé Israël de nouvelles attaques similaires à celles du 7 octobre. "Les sionistes ne savent pas ce que nous leur avons préparé. Ce qu'ils ont vu à la frontière de Gaza, ils le verront ailleurs", a averti Abu Hamza, porte-parole des Brigades Al-Quds, au cours des premiers jours du conflit.

Pendant ce temps, alors que la guerre s'intensifie dans l'enclave palestinienne, la tension et la violence augmentent en Cisjordanie, notamment à Jénine. Dans cette ville palestinienne, notamment dans son camp de réfugiés, les Brigades Al-Quds jouissent d'une grande influence et sont souvent le théâtre de combats entre la branche armée du Jihad islamique palestinien et les forces israéliennes.

Depuis le début de la guerre, les FDI ont mené de nombreux raids en Cisjordanie qui ont abouti à plus de 1180 arrestations, dont quelque 740 affiliés du Hamas. En outre, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne, au moins 122 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre.  

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JAAFAR ASHTIYEH/AFP - Membres des Brigades Al-Quds à Jénine, en Cisjordanie

"Aucune balle n'est tirée de Gaza sans que le Hamas en soit informé" 

Comme le Hamas, le Jihad islamique palestinien a été créé dans les années 1980 en tant que mouvement islamiste radical pour lutter contre Israël. Son fondateur, Fathi Shaqaqi, est né dans une famille de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et a fait ses études primaires dans une école des Nations unies. Au fil des ans, Shaqaqi a commencé à être influencé par Hassan al-Banna, le père des Frères musulmans, ainsi que par la révolution islamique en Iran. Il a été assassiné par le Mossad, l'agence de renseignement israélienne, à Malte en 1995.

Le Jihad islamique palestinien et le Hamas se sont tous deux opposés à toute négociation ou à tout pourparler de paix avec Israël, bien qu'ils partagent également certaines différences, par exemple dans leurs relations étrangères. Bien que l'Iran soit le principal allié et promoteur des deux organisations, le Hamas a cherché ces dernières années à améliorer ses relations avec des États arabes ou musulmans tels que la Turquie, l'Égypte et la Jordanie, tandis que le Djihad islamique s'est concentré exclusivement sur le renforcement des liens avec Téhéran. 

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MAHMUD HAMS/AFP - Les Brigades Al-Quds lors d'un défilé militaire à Gaza 

En outre, comme le souligne Isabel Debre de l'Associated Press, lors des escalades passées, le Djihad islamique, axé uniquement sur les confrontations militaires, avait le plus à gagner de la violence avec Israël, tandis que le Hamas, en tant que gouvernement civil de facto, avait le plus à perdre à ce moment-là.

D'autre part, selon l'analyste Marwan Shehadeh - cité par The National -, malgré les différences idéologiques et politiques, le Jihad islamique a traditionnellement cédé au Hamas sur les questions militaires. "Aucune balle n'est tirée de Gaza sans que le Hamas en soit informé", affirme-t-il.