La Cour suprême israélienne analysera la nomination du leader ultra-orthodoxe Aruyeh Deri en tant que ministre après l'approbation d'une nouvelle loi "ad hoc" permettant son entrée au cabinet

Crise institutionnelle en Israël : la justice rend difficile la formation d'un gouvernement par Netanyahu

photo_camera AFP/YOAV DUDKEVITCH - Benjamin Netanyahou, le premier ministre ayant le plus d'ancienneté dans l'histoire d'Israël, est premier ministre depuis plus de dix ans

La Cour suprême d'Israël a émis mardi une ordonnance demandant aux députés des explications sur une loi adoptée tôt ce matin et autorisant la nomination au poste de ministre d'Aryeh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, qui a été disqualifié au début de l'année après avoir été condamné pour fraude fiscale. 

Un panel de onze juges entendra les arguments pour une décision finale le 5 janvier en réponse à une pétition de deux groupes de la société civile israélienne contre la nouvelle loi. Ces groupes ont fait valoir, entre autres, que l'entrée en vigueur immédiate de la nouvelle loi démontre qu'il s'agit d'une mesure personnalisée dont le seul but est de favoriser Deri en fonction de considérations politiques

Alors que le nouveau gouvernement israélien imminent doit être ratifié par la Knesset (parlement) le 29, des débats ont initialement eu lieu pour savoir si Deri pouvait ou non prêter serment en tant que ministre, ce qui a finalement été confirmé à EFE par des analystes juridiques. Deri peut donc être nommé ministre dans le gouvernement qui sera dirigé par Benjamin Netanyahu, et si la Cour suprême décide d'annuler la nouvelle loi, il devra démissionner. 

Shas est l'un des partenaires traditionnels des précédents gouvernements de Netanyahou et également de l'exécutif qui doit être formé cette semaine, dans lequel Deri occuperait le poste de vice-premier ministre, en plus de détenir les portefeuilles de l'intérieur et de la santé dans la première moitié de la législature et des finances dans la seconde, selon ce qui a été convenu dans les négociations. 

Toutefois, le soutien de Deri au sixième gouvernement de Netanyahou en Israël était subordonné à l'adoption par la Knesset d'une loi autorisant sa réhabilitation à occuper de hautes fonctions publiques et ne disqualifiant que ceux qui ont été emprisonnés, les peines de prison étant suspendues après la conclusion d'un accord de plaidoyer avec le ministère public. 

Cette loi implique un amendement à la loi fondamentale d'Israël, une sorte de constitution, un amendement auquel la Knesset a donné le feu vert tôt ce matin, permettant à Deri de revenir sur la ligne de front politique, où il a occupé d'importants postes ministériels depuis les années 1990 dans les précédents gouvernements Netanyahu. 

Deri a également reçu une autre condamnation pour corruption. 

Le nouveau gouvernement de Netanyahu, cette fois également soutenu par l'extrême droite, devrait prêter serment devant la Knesset jeudi, après avoir informé la semaine dernière le président de l'État d'Israël, Isaac Herzog, qu'il disposait d'un soutien suffisant pour former un exécutif à la suite des élections du 1er novembre.

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