Les députés condamnent la crise des droits de l'homme en Algérie

Des députés européens de différents groupes politiques ont envoyé une lettre à Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans laquelle ils condamnent "fermement et catégoriquement" les tactiques répressives utilisées par le régime algérien dirigé par Abdelmadjid Tebboune. Ils soulignent l'élimination systématique de la liberté d'expression de la presse, de réunion pacifique et d'association.
Des parlementaires de tous horizons ont considéré la situation du peuple algérien comme une "grave crise des droits de l'homme". Le texte met en évidence des violations manifestes des libertés civiles, en accordant une attention particulière à des incidents tels que la dissolution de plus de 20 organisations de défense des droits de l'homme, la fermeture de plusieurs médias indépendants et les arrestations injustes de journalistes et d'activistes politiques.

La lettre fait suite à plus de cinq initiatives prises par le Parlement européen cette année, notamment des discussions au sein de la sous-commission des droits de l'homme et une résolution de condamnation ferme publiée en mai exprimant des inquiétudes quant à la détérioration des droits de l'homme en Algérie, a-t-il souligné.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par une nouvelle aggravation de la répression en Algérie, compte tenu de la visite en septembre du rapporteur spécial des Nations unies, Clément Nyalecossi Voule, où les demandes des autorités d'assouplir les restrictions imposées aux organisations de la société civile semblent avoir été ignorées", peut-on lire dans la lettre. Certains parlementaires estiment qu'au lieu de mettre en œuvre ces recommandations, le régime les a ignorées en intensifiant ses attaques contre les droits fondamentaux de la population algérienne.

Les députés condamnent explicitement la violation par l'Algérie des principes de l'accord communautaire UE-Algérie, qui met l'accent sur le respect des droits de l'homme. Des mesures sévères sont prises à l'encontre des figures de proue du "Hirak", le mouvement de protestation populaire qui a bloqué la candidature de l'ancien président Bouteflika.
Un an avant les élections présidentielles, l'un des cas les plus médiatisés est celui de Karim Tabbou, l'une des figures les plus puissantes de l'opposition algérienne, qui est devenu la cible d'une nouvelle campagne d'intimidation après avoir reçu des menaces généralisées de la part de la justice et de la police.

Les violations continues des droits de l'homme dans le camp de Tindouf épuisent les réfugiés sahraouis. La pusillanimité après un tel traitement au sein du Front Polisario a mis les observateurs mal à l'aise. La déclaration de la conseillère marocaine à l'ONU, Mouna Ouazzani, est intervenue lors du débat général du Comité directeur pour le maintien de la paix, après les déclarations du représentant algérien sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental.

La non contribution de l'Algérie à la résolution du conflit au Sahara occidental a également fait l'objet d'une plainte de Mouna Ouazzani, conseillère à la MINURSO, devant la Quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies. Le représentant du Royaume du Maroc a répondu que l'insistance de l'Algérie à soulever la question du Sahara signifiait que le pays était directement impliqué dans le conflit, une affirmation que l'Algérie continue de rejeter.

Au vu de tous ces éléments, les députés ont demandé à Josep Borrell de prendre des mesures diplomatiques immédiates et fermes à l'encontre du régime algérien pour ces violations. La fin de la lettre appelle à une position ferme et à un nouvel engagement de l'Union européenne à jouer un rôle actif et décisif dans la protection des droits de l'homme et des principes démocratiques, non seulement en Algérie, mais dans le monde entier.