Les États-Unis et le Royaume-Uni lancent une série de frappes contre le Yémen, touchant pour la première fois l'île de Kamaran

Les Houthis ont utilisé l'île pour cacher des armes et mener des attaques en mer Rouge 
Hutíes se reúnen para mostrar solidaridad con los palestinos en la Franja de Gaza, en Saná, Yemen, el 7 de junio de 2024 - REUTERS/KHALED ABDULLAHR
Des Houthis se rassemblent pour montrer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza - REUTERS/KHALED ABDULLAHR
  1. Les Houthis condamnent 44 personnes à mort et détiennent 11 travailleurs de l'ONU 

Les forces américaines et britanniques ont lancé au moins six frappes aériennes contre l'aéroport international de Hodeidah, au Yémen, et quatre frappes contre l'île de Kamaran, près du port de Salif, sur la mer Rouge, selon Al-Masirah TV, la principale chaîne d'information liée aux rebelles houthis du Yémen, qui sont soutenus par la République islamique d'Iran.  

C'est la première fois que les forces de la coalition internationale dirigée par les États-Unis attaquent l'île de Kamaran depuis le début de l'offensive aérienne contre les cibles houthies au début de l'année. Depuis des mois, les rebelles yéménites détournent et attaquent les navires transitant par cette zone en signe de "solidarité avec la Palestine", menaçant ainsi la stabilité du commerce mondial.  

La tripulación de un barco que quedó atrapado en un ataque de los rebeldes hutíes de Yemen ha sido evacuada y el barco está a la deriva en el Mar Rojo  -AFP/ US NAVY
L'équipage d'un navire pris dans une attaque des rebelles houthis du Yémen a été évacué et le navire est à la dérive dans la mer Rouge - AFP/US NAVY

Les combattants houthis auraient utilisé l'île de Karaman et le port de Salif pour lancer leurs attaques en mer Rouge, ainsi que pour dissimuler des stocks de missiles et de drones dans leurs mines de sel, ont déclaré à Reuters des sources militaires du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale.  

En outre, les 10 kilomètres qui séparent le port de Salif de l'île de Kamaran font également partie de l'itinéraire emprunté par les navires pour atteindre leur prochain port d'escale. 

Un niño sostiene una pistola mientras los manifestantes, en gran parte partidarios de los hutíes, se manifiestan para mostrar solidaridad con los palestinos en la Franja de Gaza, en Sanaa, Yemen, el 7 de junio de 2024 - REUTERS/KHALED ABDULLAHR
Un garçon tient un fusil alors que des manifestants, en grande partie des partisans des Houthis, manifestent pour montrer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza - REUTERS/KHALED ABDULLAHR

Les Houthis, qui contrôlent la capitale -Sana'a- et les zones les plus peuplées du Yémen, menacent la navigation internationale en mer Rouge depuis le mois de novembre. Ils ont également lancé plusieurs attaques contre le territoire israélien. La dernière en date, au début du mois, a été menée conjointement avec la Résistance islamique en Irak - une autre milice soutenue par l'Iran - et visait des navires dans le port israélien de Haïfa.   

Malgré les représailles de la coalition internationale, les Houthis ont intensifié ces derniers mois leurs offensives contre les navires commerciaux dans la région, l'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. 

Les Houthis condamnent 44 personnes à mort et détiennent 11 travailleurs de l'ONU 

Sur le plan intérieur, les rebelles yéménites poursuivent leur répression brutale des dissidents. Rien que ce mois-ci, les Houthis ont condamné à mort 44 personnes accusées de collaborer avec la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et ont enlevé 11 employés yéménites des Nations unies. 

Selon l'ONU, les détenus - neuf hommes et deux femmes - travaillaient dans diverses agences des Nations unies, notamment l'agence des Nations unies pour les droits de l'homme, l'UNICEF, le Programme alimentaire mondial et l'UNESCO. 

Ce n'est toutefois pas la première fois que les Houthis arrêtent des membres du personnel de l'ONU. Le groupe armé en a arrêté deux en 2021 et deux autres en 2023.

Ces arrestations arbitraires démontrent, comme l'a dénoncé l'ONU, "un mépris total pour l'état de droit". Outre les employés de l'organisation internationale, les Houthis ont emprisonné des milliers de personnes pendant la guerre. Nombre d'entre elles ont été torturées pendant des semaines, tandis que des groupes de défense des droits de l'homme ont fait état de violences sexuelles à l'encontre de femmes détenues.   

La liste des crimes contre l'humanité commis par les Houthis est longue. Ils sont également responsables de l'utilisation d'enfants soldats, de la pose aveugle de mines sur le territoire yéménite pendant les années de guerre et du pillage de l'aide humanitaire entrant dans le pays.    

Le conflit dans le pays a commencé après que les Houthis se sont emparés de Sanaa et d'une grande partie du nord en 2014, forçant le gouvernement à l'exil. En réponse, une coalition dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en 2015 pour tenter de rétablir le gouvernement internationalement reconnu.