Le Gouvernement afghan, prêt à négocier mais non à libérer 5000 Taliban

Le président afghan Ashraf Ghani a déclaré samedi qu’il était prêt à entamer des négociations de paix entre le gouvernement de Kaboul et les Taliban le 10 mai, mais il a insisté sur le fait que la libération de 5000 insurgés avant la rencontre n’était pas une option.
" La République islamique d’Afghanistan est prête à entamer des négociations avec le groupe des Taliban sur la base des principes acceptés", a déclaré Ghani dans un discours à la nation à l’occasion de l’ouverture de la session annuelle du Parlement après une pause hivernale de 45 jours.
Selon le Président, la délégation afghane qui entamera des négociations avec les Taliban "sera prête pour le 10 mars" et agira sous l’égide de la République islamique d’Afghanistan pour défendre les "valeurs démocratiques" du pays.
Toutefois, Ghani a souligné qu’il jugeait "prématurée" la demande des Taliban tendant à ce que 5000 prisonniers insurgés soient libérés avant le début des négociations interafghanes, bien que cela ait été l’un des points clés signés il y a une semaine dans l’accord historique entre les USA et les talibans à Doha.
Cet accord prévoyait également la libération d’un millier de prisonniers des Forces de sécurité afghanes, en plus du retrait progressif des forces internationales afghanes en 14 mois tant attendu par les insurgés.
" En tant que président de l’Afghanistan, je n’aime pas les prisonniers talibans, mais leur libération doit se faire sur la base d’un processus transparent et d’un mécanisme clair, afin que notre peuple puisse s’assurer qu’après leur libération, ils seront témoins d’un changement positif et de la mise en place d’un cessez-le-feu total", a assuré Ghani. "Un cessez-le-feu dans tout le pays est une revendication de tout citoyen (...) et ils ont donc besoin de garanties que "les prisonniers talibans ne retourneront pas sur le champ de bataille".
Les talibans insistent dans les prisinonniers
Les déclarations de Ghani ont été faites le lendemain du jour où le porte-parole du bureau politique des Taliban, Suhail Shaheen, a déclaré qu’il tenait également le 10 mars pour entamer les pourparlers de paix interafghans, mais seulement si l’accord avec les États-Unis était respecté. pour la libération préalable des prisonniers.
L’obstacle à la libération des prisonniers taliban pour faire avancer le processus de paix s’ajoute à une reprise des combats dans le pays après la semaine de réduction de la violence qui a précédé l’accord historique entre les Taliban et les États-Unis. à la Conférence de Doha.
Un jour après la signature de cet accord, Ghani avait déjà averti que Washington n’avait pas le pouvoir de décider de la libération des prisonniers, et que cette décision serait prise par l’exécutif afghan, en annonçant l’ouverture de négociations dont on ignore également où elles auront lieu, bien qu’on ait parlé au départ de la possibilité qu’elles aient lieu à Oslo.
La concrétisation des négociations interafghanes est la prochaine étape vers un accord politique permettant de mettre fin à deux décennies de guerre en Afghanistan