Haftar et Saleh se rencontrent au Caire pour rapprocher leurs positions

Le commandant de l'armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais), Khalifa Haftar, et le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, sont arrivés au Caire mardi pour entamer un cycle de discussions avec des responsables égyptiens, selon le journal Al Arabiya News.
Lors de cette réunion, selon le journal saoudien, Haftar devrait se réunir pour discuter d'une série de mesures, comme celles qui ont eu lieu lors des sommets de Genève et du Maroc sur la question libyenne : tenue d'élections, distribution de centres pétroliers et formation d'un nouveau gouvernement.
Le chef du LNA s'est rendu dans la capitale égyptienne accompagné d'une délégation militaire et rencontrera le chef du comité égyptien chargé des affaires libyennes, ainsi que les responsables égyptiens et les militaires chargés de coordonner la situation en Libye.
L'objectif du Caire est de combler le fossé entre les deux factions, ainsi que de résoudre le problème du pétrole. La coordination entre la Libye et l'Égypte couvre de nombreuses questions, notamment le terrorisme. L'Egypte, qui avec la Russie soutient le Parlement libyen basé à Tobrouk, s'oppose au GNA (soutenu par l'ONU et la Turquie) et a salué l'accord de cessez-le-feu annoncé en août.
Saleh a appelé à la restructuration de l'actuel pouvoir exécutif issu de l'accord politique signé à Skhirat, et à la sélection de ses membres pour assurer la représentation des trois régions historiques de Barqa, Tripoli et Fezzan. Pour sa part, le maréchal Haftar a déclaré que l'accord politique sera abandonné et qu'il acceptera le leadership par un « mandat du peuple ».

Selon Al Arabiya, Haftar ne devait pas arriver en Egypte et le chef de l'autorité de contrôle de l'armée libyenne devait y assister, mais en raison de l'évolution des événements et de l'intention du gouvernement d'accord national (GNA, dirigé par Fayez Sarraj) d'établir une armée dans le pays, ce changement a eu lieu au Haftar.
C'est Salah al-Nimroush, ministre de la défense au GNA, qui a annoncé le « début de la mise en œuvre de programmes pour construire et développer l'armée de son gouvernement avec l'aide de la Turquie ».
En plus des questions de sécurité, le pétrole libyen sera également abordé. La semaine dernière, Haftar a annoncé la reprise de la production pétrolière dans le pays, à condition que les revenus du pétrole « ne soient pas utilisés pour financer le terrorisme ». Lors d'une intervention télévisée, le fonctionnaire a souligné que l'activité pétrolière du pays sera reprise « avec toutes les conditions nécessaires et les mesures de procédure qui garantissent une distribution équitable des bénéfices », en se référant à l'accord présumé avec les autorités de l'ouest du pays.
Dans la même veine, le vice-premier ministre du GNA, Ahmed Maiteeg, a assuré la formation d'un comité chargé de superviser la distribution équitable des dividendes. « Le comité aura pour fonction de coordonner le travail des partis, la préparation conjointe du budget et le transfert de fonds pour effectuer les paiements et couvrir la dette publique », a déclaré le vice-premier ministre dans les médias locaux libyens. Ce week-end, la Libyan Oil Corporation a annoncé la levée du statut de « force majeure » sur les ports et les installations pétrolières sécurisées, mais a déclaré que la mesure resterait en vigueur pour les installations où les combattants sont toujours présents.

Il convient de rappeler que le LNA de Haftar et les forces alliées, y compris les mercenaires du groupe Wagner de Russie, contrôlent certains des plus grands champs pétrolifères et ports d'exportation du pays nord-africain.
Ces dernières semaines, la campagne libyenne a connu des changements rapides avec la déclaration du cessez-le-feu par le GNA dirigé par Sarraj et le Parlement dirigé par Saleh. Cela s'ajoute aux conférences tenues à Genève et au Maroc - un pays qui joue un rôle clé dans le processus de paix libyen.
Sous les auspices du « Centre pour le dialogue humanitaire » et en présence de la mission de soutien des Nations unies en Libye, plusieurs personnalités libyennes des deux parties se sont réunies en Suisse du 7 au 9 septembre pour accélérer la reprise de la conférence de dialogue politique libyen dirigée par les Nations unies ». « Cette réunion a permis de constater la nécessité d'organiser des élections présidentielles et législatives au terme d'une période de 18 mois, conformément à un cadre constitutionnel ».
Au début de l'été, l'Égypte a annoncé une initiative appelée « Déclaration du Caire » proposant une résolution libyenne comme base pour résoudre le conflit, sans ingérence étrangère et en s'appuyant sur les efforts de la communauté internationale tels que la conférence de Berlin.